Jérôme Sans, Siobhà n Shilton, Carol Solomon, Marc Lenot, Alice Planel
Zoulikha Bouabdellah. Soft transgression
Statement par Zoulikha Bouabdellah
Dans ma démarche artiste, je me donne comme dessein de voir le monde autrement qu’il ne paraît. Par exemple, dans le monde actuel, les phénomènes civilisationnels sont formulés de telle manière qu’ils trompent.
Tout est dé-contextualisé, occulté et finalement conditionné et figé. Les représentations dominantes, tronquées, paraissent définitives et absolues. Les clichés sont une limite à la plénitude et empêchent de comprendre le monde avec sérénité et désintéressement.
Déviation pour déviation, je procède par transgression des choses mais sans empiètement, ni violence, ni a priori. Dépasser les limites selon un rythme positif: aller d’un élément à un autre, d’une forme à une autre ou d’un concept à un autre.
Ma transgression voudrait, malgré le paradoxe, renouer les liens. Une dynamique transgressive à l’image des mutations biologiques et historiques qui font le monde ou un lien entre les croyances et les valeurs, les matières, les symboles, les stéréotypes, les genres et les sexes.
Renouer les liens entre l’ombre et la lumière. L’image pour sa révélation, pour qu’elle puisse exister, a besoin de lumière. Autrement dit, l’image, est indissociable de la lumière.
Lumière (comme énergie électrique ou solaire) qui révèle, mais aussi lumière intérieure consciente ou non qui sous-tend telle ou telle forme. Cela mène à la conclusion que le contraire de l’image est le noir. Le noir reviendrait à être l’absence d’image donc le vide. Mais sans le vide l’image ne peut se révéler. Le vide est à l’origine du monde visible. Le vide n’est pas le vide. Le vide est plein, le noir est riche car en lui existe toutes les images à venir.