L’exposition « Lacunes » aux Bains-Douches, à Alençon, dévoile de récentes peintures de Zoé de Soumagnat, jeune artiste française dont les compositions, mêlant figuration et abstraction, semblent toujours flotter dans un entre-deux, à l’image des moments d’indécision et d’attente qui ponctuent la vie quotidienne.
« Lacunes » : peintures de Zoé de Soumagnat aux Bains-Douches
La peinture de Zoé de Soumagnat oscille en permanence entre deux états ou positions : entre l’intime et le social, entre la rondeur et les angles, entre la légèreté et l’épaisseur, entre le premier et l’arrière-plan, entre la figuration et l’abstraction. L’atmosphère ouatée que dessinent les tons pastel, les textures douces, frottées ou brossées, les lavis aqueux transparents, est parfois rompue par des lignes franches et des noirs profonds.
La peinture lacunaire de Zoé de Soumagnat
Le titre de l’exposition, « Lacunes », se prête parfaitement à cette peinture effectivement lacunaire : le tableau intitulé Blush VII associe des fragments de corps que rien ne relie, dans un autre, une paire de jambe en train de marcher se fait agripper par un bras, les deux perdus dans un environnement indéfini fait de couleurs troubles et de dessins visibles en transparence. Si chaque tableau abrite des bribes de figures humaines, on ne sait rien du fil narratif qui les relie.
Zoé de Soumagnat, entre figuration et abstraction
Evoquant les compositions cubistes, les tableaux de Zoé de Soumagnat semblent surtout les inclure telles des images flottant dans la mémoire, des souvenirs d’art qui s’entremêlent aux souvenirs personnels et tapissent les scènes du quotidien. Sa peinture exprime toute la complexité des pensées, des sentiments et des désirs.