Salut Kamel,
Je suis contente que tu aies pu passer au Musée Picasso de Vallauris et que tu aies aimé l’exposition. Le vernissage s’est très bien passé.
Depuis, il y a un nouvel accrochage (comme il était prévu) avec les vidéos Mother Tongue, And the road goes on, et Retelling Histories: My mother told me…
Dans un sous-titre où ma mère parle d’harki, une association harki n’apprécie pas ma traduction du mot «harki» par «collaborateur». Comme ils ont collaboré avec les Français pendant la Guerre d’Algérie (et ceci est un fait historique), pour moi, il s’agissait du mot le plus juste. Il paraîtrait que le récit de ma mère ne pose pas de problème. Juste la traduction du mot «harki» par «collaborateur».
Donc suite à la demande de Maurice Fréchuret, directeur du Musée, et par souci d’apaisement, j’ai accepté de retirer du sous-titrage le mot «collaborateur» en laissant le mot «harki».
Figure-toi que la semaine dernière, avant même que la nouvelle version soit mise en place (où j’avais fait modifier le sous-titrage), j’apprends que l’exposition a été fermée (et oui toutes les vidéos), et que la banderole portant mon nom accrochée à l’extérieur du musée avait été retirée.
Une association harki et un ancien général de l’armée française ont réussi à faire fermer mon exposition à cause de Retelling Histories!
Je ne comprends pas, cette vidéo a été exposée dans plusieurs musées et cela n’a jamais posé de problème.
Voici un bel exemple de «pression» et censure! Quand je pense que j’ai été élevée dans ce pays.
À très bientôt,
Zineb
La lettre de Zineb Sedira, qui vit actuellement à Londres, est adressée à Kamel Mennour, son galeriste parisien.