L’exposition « Y’a des jours comme ça  » à la galerie Les filles du calvaire, à Paris, présente le travail iconoclaste de Zhuo Qi, céramiste qui se nourrit des héritages artistiques chinois et européen.
Sculptures de Zhuo Qi, céramiste iconoclaste
La démarche de Zhuo Qi repose sur la rencontre de la culture chinoise et de la culture occidentale, tant sur le plan linguistique que sur celui de la tradition de la céramique. Originaire de la ville de Fuxin en Chine, il se rend régulièrement à celle de Jingdezhen, considérée comme la capitale mondiale de la porcelaine. Il trouve dans les montagnes de déchets générées par cette industrie une partie de sa matière première. Par ailleurs, Zhuo Qi a notamment approfondi sa formation à l’Ecole nationale supérieure d’art de Limoges.
Zhuo Qi utilise la porcelaine de façon performative
Il en résulte une technique propre qui conjugue les traditions chinoise et française, dans laquelle la porcelaine est à la fois le matériau et le sujet. Zhuo Qi utilise cette matière de façon radicale et performative, bouleversant les formes traditionnelles du céramiste pour créer des sculptures surprenantes qui rompt complètement avec l’usage habituel des objets. Ainsi, l’artiste considère-t-il avec une certaine dérision l’aspect délicat de la porcelaine en l’associant à des éléments moins nobles tels que des ours en peluche ou des briques.
Zhuo Qi, entre traditions chinoise et française
Les sculptures intitulées Dance of Chairs, détournent les chaises en bambou populaires dans la région de Jingdezhen et prend le contrepied de ce matériau robuste pour montrer des chaises qui semblent ployer de fatigue, la porcelaine, s’affaissant sous son propre poids à la cuisson, transformant l’objet en une « idée de la chaise ». Pour la vidéo J’ai allumé un vase, Zhuo Qi a détruit un grand vase à l’aide de pétards, mêlant dans un geste iconoclaste deux emblèmes de la culture chinoise : la céramique et la célébration du nouvel an.