L’exposition « Des Racines » à la galerie Eva Vautier, à Nice, présente des dessins de Yosef Joseph Dadoune qui s’inscrivent dans une œuvre pluridisciplinaire marquée par les violences contemporaines.
Yosef Joseph Dadoune explore les violences contemporaines
L’exposition réunit des dessins et peintures de Yosef Joseph Dadoune à travers lesquels l’artiste poursuit son exploration du judaïsme, du post-colonialisme, de la notion de frontière, de la guerre et des multiples violences symboliques contemporaines. Des sujets qu’il aborde sous un angle autant social et politique que métaphysique en utilisant des médias aussi variés que la vidéo, la photographie et le dessin.
« Des Racines » : Yosef Joseph Dadoune, un art mêlé de politique
La série de dessins intitulée Poèmes, Hannah Arendt, réalisée en 2016 au pastel à l’huile de couleur sur papier reprend des mots en allemand extraits de poèmes d’Hannah Arendt et transforment leurs lettres en simples traits, en tâches, en fleurs ou encore en épis de blé. En utilisant l’allemand qu’il ne maîtrise pourtant pas, Yosef Joseph Dadoune peut tirer des vers d’Hannah Arendt une autre langue et se projeter pleinement ailleurs et être un autre.
Avec la série de dessins Fleurs After War / Blind Spot, réalisés cette fois au pastel à l’huile noir, Yosef Joseph Dadoune représente des fleurs noircies autant par la situation politique que par la pollution atmosphérique. Ces dessins lui ont été inspirés par le contexte même de son atelier, situé dans le sud de Tel Aviv, dans un quartier où les réfugiés érythréens côtoient les résidences fermées des communautés aisées. Si de loin, on croit voir un champ de fleurs, leurs tiges se révèlent de plus près être des socles sur lesquels se fixent des missiles.