Communiqué de presse
Yannick Boulot
Yannick Boulot
Une sculpture en résine noire à facettes est plaquée au mur d’entrée de la galerie. Le rendu fetish finish consacre une forme éminemment abstraite, badge silencieux dont la raison semble uniquement d’être parasite au mur.
Au sous-sol, la dernière composition de l’artiste, une image vectorielle imprimée sur tirage de plan, occupe la totalité de l’un des murs en jachère: 4 poulpes géants encadrent une scène de combat de chiens dominée par la lumière noire d’une boule à facettes. Si les monstres de la mythologie grecque ont été décryptés par la psychanalyse comme « les symboles de l’exaltation désireuse ou de l’inhibition craintive » (Paul Diel), la juxtaposition des poulpes, pneus-crânes et sacs à corps SM annihile ici la portée du symbole et jette le doute sur l’intentionnalité du message. Nulle narration ne se dégage ; aucun mot, aucun titre pour faire slogan.
La profusion des signes est ainsi ramenée à la même intensité d’évocation que l’abstraction de la sculpture formaliste. Les images de Yannick Boulot sont travaillées par plusieurs champs et restent en rupture constante avec les programmes ou les process qui les ont commandées. En faire une lecture littérale s’avère quelque peu déceptif, puisqu’elles procèdent plutôt tel un test de Rorschach. Ce sont de petites machines à produire du sens, par procédés particuliers, des images « dangereuses » qui permettent à l’auteur comme au spectateur de se dévoiler.
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