L’exposition « Cela ne m’est pas inconnu » à la galerie Anne-Sarah Bénichou, à Paris, dévoile les dernières peintures de Yann Lacroix, une série conçue comme une réflexion autour du paysage, de la mémoire, du réel et de la représentation de l’espace-temps. Ce projet inédit a été réalisé au cours de la résidence de Yann Lacroix à la Casa de Velázquez, à Madrid.
« Cela ne m’est pas inconnu » : peintures de Yann Lacroix
Les peintures de Yann Lacroix ont pour point de départ des souvenirs de multiples sources : images trouvées sur Internet, voyages à l’étranger, environnement quotidien, etc. A partir de cette matière mémorielle, le peintre crée des paysages composites parsemés des symboles de l’exotisme, du tourisme mondialisé : palmiers, piscines, transats, serres tropicales… Autant d’éléments évoquant le paradoxe entre la recherche d’un paradis perdu et la fabrication d’espaces artificiels qu’elle entraîne.
Comme l’évoque le titre de l’exposition, « Cela ne m’est pas inconnu », expression de réminiscences qui demeurent pourtant imprécises, les nouveaux paysages peints par Yann Lacroix sont le fruits d’une recherche autour de la mémoire et du caractère évanescent des images. Des zones de flou y côtoient des zones de détails selon un contraste qui évoque les souvenirs, faisant de ces œuvres des métaphores picturales du processus de la mémoire.
Yann Lacroix poursuit sa réflexion sur le paysage, la mémoire et la peinture
Ces nouvelles peintures résultent du projet mené en résidence par Yann Lacroix à la Casa de Velázquez de Madrid à partir de visites des jardins arabo-andalous et de consultation d’images photographiques et de documents d’archive à leur propos. Ces jardins, mémoire d’un temps ancien et représentation du paradis terrestre, furent une source de réflexion propice à la poursuite de ses recherches autour de la notion d’hétérotopie créée par Michel Foucault.
Les lieux clos et artificiels représentés par Yann Lacroix sont des visions en miroir de l’imaginaire, des fantasmes et utopies collectifs, mais constituent aussi des allégories de la peinture, qui est elle-même guidée par le jeu des apparences.