ART | EXPO

L’homme qui pleure

17 Mai - 23 Sep 2019

L’exposition « L’homme qui pleure » de Yan Pei-Ming inaugure le nouveau Musée des beaux-arts de Dijon, métamorphosé par un ambitieux chantier de rénovation. Les œuvres du célèbre peintre dijonnais d’adoption viennent dialoguer avec les pièces de la collection permanente du musée et renvoient les émotions intimes d’un homme marqué par la violence de la vie.

Déployée dans l’ensemble du nouveau Musée des beaux-arts de Dijon, l’exposition « L’homme qui pleure » met à l’honneur le peintre contemporain à la renommée internationale Yan Pei-Ming. Alors que le musée vient de rouvrir après un ambitieux chantier de rénovation, l’artiste chinois, qui a élu domicile à Dijon, a été choisi pour l’inaugurer en venant faire dialoguer une cinquantaine de ses œuvres avec celles du musée, un présent perturbé avec un passé prestigieux.

« L’homme qui pleure » : une exposition intime de Yan Pei-Ming

Le titre « L’homme qui pleure » souligne la dimension personnelle de cette exposition qui se parcourt tel un journal intime : y sont dévoilées les émotions profondes de Yan Pei-Ming, de sa révolte face à la brutalité du monde à sa douleur face aux drames privés et familiaux. Ainsi, l’exposition rend hommage à sa mère, et à deux personnes dont la rencontre fut pour Yan Pei-Ming décisives : le critique d’art Fabian Stech et le fondateur du Consortium Xavier Douroux, tous deux récemment disparus. On découvre la vision d’un homme blessé par la violence de la vie mais qui continue à se battre.

Le parcours s’ouvre sur les toiles September 11th 2001 où l’on voit les Twin Towers dressées comme deux personnages en danger et Artiste à genoux représentant Yan Pei-Ming dans une posture de recueillement, semblant implorer le pardon du monde et des morts. Les thèmes de l’effondrement, de l’anéantissement et de la mort traversent aussi les peintures intitulées Fukushima, 11 mars 2011, Golden Eagles et Selfportrait of Four Ages. Ce dernier tableau reprend une forme récurrente dans l’œuvre de Yan Pei-Ming : celle de la mise en scène du peintre lui-même, dans un reflet narcissique du péril.

Les peintures de Yan Pei-Ming dialoguent avec les œuvres du Musée des beaux-arts de Dijon

Les peintures de Yan Pei-Ming dialoguent avec des œuvres du patrimoine local. Ainsi, la suite de neuf aquarelles à l’encre noire intitulée Pleurants a été réalisée pour l’exposition d’après les quatre-vingt-deux pleurants des tombeaux des Ducs de Bourgogne dont ils reproduisent, agrandis presque six fois, des statuettes d’albâtre. Dans la salle des tombeaux vient s’inscrire logiquement le triptyque Ma Mère – Souffrance • Espoir • Effroi, triple portrait de la mère de l’artiste au tournant fatal de son existence. Ainsi s’affirme le lien entre l’histoire politique et culturelle de la région d’adoption de l’artiste et son histoire intime et familiale. Dans la salle de peintures d’histoire du musée et dans celles dédiées au XIXe siècle, c’est le dialogue de Yan Pei-Ming avec l’ensemble de la peinture européenne du XVIIe siècle à aujourd’hui qui s’expose à travers des œuvres comme La Vocation de saint Matthieu ; Le Martyre de saint Matthieu, d’après Le Caravage et L’Exécution, après Goya.

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