Robert Mapplethorpe
XYZ
Pour cette exposition, l’architecte américain Peter Marino a sélectionné plus de 60 photographies et 20 polaroids dans l’inventaire de la Fondation Mapplethorpe à New York, réinterprétant les trois thèmes des célèbres portfolios XYZ: imagerie sadomasochiste homosexuelle (X), natures mortes florales (Y) et portraits nus d’hommes afro-américains (Z).
Peter Marino rencontre Robert Mapplethorpe pour la première fois à la Factory d’Andy Warhol à la fin des années 1970. Depuis, il aspire à une exposition dans laquelle il apporterait sa propre vision sur les trois thèmes qu’il considère comme fondamentaux dans l’œuvre de Robert Mapplethorpe. Peter Marino met en scène une exposition audacieuse et radicale à même de mettre à l’épreuve la perception que nous avons de l’Å“uvre du photographe.
Pour mieux connaître l’œuvre de Robert Mapplethorpe, lire la critique de François Salmeron sur l’exposition «Robert Mapplethorpe» au Grand Palais en 2014.
Extrait: «Robert Mapplethorpe est une personnalité qui cristallise autour de lui louanges, admiration, mais aussi critiques véhémentes, un artiste qui a bousculé les codes de l’art et de la bienséance en faisant du sexe, de l’homosexualité ou du sadomasochisme ses sujets de prédilection. Ainsi, Mapplethorpe, ce serait celui par qui le scandale arrive. Robert Mapplethorpe, c’est aussi une légende de la photographie, le symbole d’une époque mythique, le New York des années 1980, un artiste à la gueule d’ange, au destin de rock star ou de poète maudit, fauché prématurément par le Sida en 1989. On le connaît donc pour ses photos jugées scandaleuses, parfois interdites aux moins de 18 ans, ou encore pour ses pochettes de disque rappelant notamment son idylle avec Patti Smith.
Néanmoins, Robert Mapplethorpe a connu une carrière bien plus riche et complexe que les quelques clichés que véhicule l’imaginaire collectif. Il s’intéresse d’abord au dessin, crée des installations, des collages, subit l’influence d’Andy Warhol, avant de se mettre au Polaroïd puis de se consacrer définitivement à la photographie. Son parcours doit aussi beaucoup à quelques rencontres décisives qui l’auront aidé à parfaire sa culture artistique. John McKendry, conservateur au Metropolitan Museum de New York, qui lui fait découvrir à partir de 1971 les fonds photographiques du musée, et l’introduit dans le milieu. Et Sam Wagstaff, riche collectionneur féru d’art minimal, qui deviendra son amant, son ami, son protecteur, son mécène, qui lui lèguera aussi sa fortune à sa mort en 1987, et lui permettra alors de créer la Fondation Mapplethorpe, dédiée à la photographie et aux recherches sur le virus du Sida.» (François Salmeron)