Bernhard Rüdiger
XXe fin
En avril 2001 les bruits des rues de la métropole new-yorkaise ont été enregistrés sur un parcours d’environ 60 km à Manhattan, Brooklyn et dans le Queens. Après une analyse numérique de la bande-son de 18 heures, des fragments choisis sont reproduits sur papier photographique.
Ces rouleaux restituent par l’emploi de la lumière et de la révélation photographique l’inquiétude sonore d’une métropole qui sera frappée quelques mois après par des actes de guerre. Ce conflit sous-jacent éclate au grand jour le 11 septembre 2001 et met en évidence la nature tragique d’une activité insouciante et une attitude franchement légère qui a accompagné le manque d’engagement du monde occidental dans les questions de politique planétaire.
Sur un mode comparable, entre 1942 et 1944, Piet Mondrian avait utilisé des rouleaux de scotch coloré dans ses séries «Boogie Woogie» et New York City pour fixer le caractère de la métropole américaine suspendue entre indifférence et tragédie, entre le repli sur soi et l’élan de générosité qui ont accompagné l’intervention américaine dans le deuxième conflit mondial.
En plus de la pièce Manhattan Walk (after Piet Mondrian), Bernhard Rüdiger présentera à la galerie Michel Rein une nouvelle pièce en bronze, continuant sa réflexion sur les rapports entre le son et l’image.
critique
XXe FIN