Xie Lei
Xie Lei
La Galerie Anne de Villepoix présente la première exposition personnelle de Xie Lei, jeune artiste chinois, vivant et travaillant à Paris, après avoir exposé ses tableaux depuis 2008, en particulier à la Fiac et à l’Armory Show.
Diplômé de l’Académie centrale des beaux-arts de Chine à Pékin, puis en juin 2010 de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, avec félicitations du jury, Xie Lei appartient à une nouvelle génération, celle qu’on appelle «post 80», grandie avec l’Internet, pouvant voyager hors de l’Empire du Milieu. Mais, plus personnel, il puise ses racines dans l’Anhui, où il est né en 1983, région déterminante pour la construction de la culture chinoise. Il conjugue ainsi les découvertes, les expériences (comme notamment un semestre à l’Hunter College, New York), les influences culturelles, sans oublier — mais sans vouloir néanmoins l’afficher — d’où il vient.
Xie Lei a choisi depuis longtemps la peinture et met en jeu sa maîtrise originale de la tradition chinoise dans la contemporanéité. Ses tableaux questionnent le monde, nos sociétés, nos modes de vie mais aussi le regard que nous portons sur eux. Ils interrogent le monde physique, mais également ses apparences, ses représentations, ses mises en scène, ses simulacres. Sa vision surprend par l’inattendu de la composition, l’emploi inhabituel, déroutant des couleurs, de leurs associations.
L’image est forte. Pourtant, le traitement du sujet reste subtil, la touche est délicate, fluide, transparente. Xie Lei revisite notre quotidien à travers l’imaginaire, l’onirique. Le réel était bien là , mais il a été transformé, métamorphosé puis s’est dérobé. Le familier est dissous dans une fiction troublante. La joie se mêle à l’angoisse, le tragique rencontre le banal. Les éléments du tableau sont tous identifiables, mais leur combinaison devient inattendue, irréelle, intrigante, impossible. La relation, l’interaction entre les oppositions lui sont plus pertinentes que représenter leurs contrastes.
Le temps n’est pas unique. Chaque élément, chaque situation vit son propre temps. Le tableau devient une constellation de temps mélangés, il ne s’agit pas d’une narration. La lecture n’est donc jamais immédiate, évidente. Xie Lei se méfie du message direct et préfère laisser au spectateur la liberté de se frayer un chemin.
Son travail est ouvert, loin des codes pour s’inscrire dans des catégories tranchées. Questionnant le monde, Xie Lei questionne aussi son travail et le médium. Il vit la peinture comme une aventure et veut en explorer les «impossibilités». La douzaine de tableaux exposés affirme cette forte singularité.
Vernissage
Samedi 8 janvier 2010. 18h-21h.