Jérôme Allavena, Sandra Aubry et Sébastien Bourg, Pierre-Laurent Cassière, Chloé Dugit-Gros
x, y, z et t
L’homme appréhende perpétuellement l’espace, le temps régit sa vie. L’artiste crée l’objet en deux ou trois dimensions, il court après le temps. Le tic tac d’une horloge sans aiguille rythme cette exposition.
Jérôme Allavena, Sandra Aubry et Sébastien Bourg, Pierre-Laurent Cassière et Chloé Dugit-Gros, jouent avec cette matière impalpable qui entraîne une réflexion mentale et physique.
Avec le bruit agaçant de cette horloge et leur spatial puzzle, Sandra Aubry et Sébastien Bourg nous perdent dans les méandres du temps et de l’espace. Tandis que l’horloge perd sa fonction première pour ne livrer que le battement du temps, le diptyque No signal (2011) et More no signal (2011) trouble l’œil du spectateur. Face à cette accumulation de points blancs, nous ne savons pas réellement à quoi nous sommes confrontés. Est-ce l’espace intergalactique, un zoom sur une planète, une nouvelle étoile?
Les deux Angles plats (2011) de Pierre-Laurent Cassière, divisent un espace architectural commun. La perception visuelle et mentale de ces trois lignes droites, délimitant trois zones planes, est perturbée. Un volume rectangulaire non pas physique mais sensoriel, se construit en fonction du déplacement du spectateur, et du reflet de la lumière en interaction avec le graphite et l’encre de chine.
Dans une sorte de théâtralité de l’espace et par une accélération du temps, Chloé Dugit-Gros construit, déconstruit et reconstruit un espace architectural. Tandis que bâtiments, structures modernes et contemporaines, disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus dans sa vidéo Prestidugitation #2 (2011), les formes géométriques se superposent dans ses dessins sur calque. Le jeu de transparence crée une profondeur de champs et un dépassement des trois dimensions.
Dans sa vidéo Niveaux (2008), Jérôme Allavena nous livre une nouvelle idée spatio-temporelle de la photographie. L’artiste décortique les différentes couches du paysage d’une image photographique, en livrant les courbes de niveau de la prise de vue numérique. Dans la même veine, du croquis au cube dans sa matérialité, en passant par le graphique, l’artiste présente les différents stades de son volume, J’adore quand un plan se déroule sans accrocs (2011). La réalisation d’un espace est mise en parallèle à la temporalité de son tracé.
Ces artistes perturbent donc nos référents visuels et sensoriels pour nous plonger dans de nouvelles sensibilités. La confrontation est directe et nous révèle ce que nous ne percevons pas, par manque ou par habitude.