ART | EXPO

Wunderkammer

12 Sep - 25 Nov 2006

L’artiste britannique Zoe Mendelson conçoit une œuvre éphémère à même les cimaises de la galerie. Ses wall-drawing, mêlant les univers végétal, animal et minéral, constituent la trame fragile d’œuvres sur papier absentes. Un cabinet de curiosités plein d’une sensualité emmêlée, subliminale.

Wunderkammer de Zoe Mendelson

Wunderkammer est une exposition éphémère de dessins muraux qui seront détruits au bout de deux mois. Pour ce projet exceptionnel, l’artiste sera en résidence à la galerie durant l’été pour réaliser une exposition in situ, en recouvrant de dessins tous les murs de la galerie.

Depuis quelques temps, le dessin mural prend de plus en plus d’importance dans son travail, comme en témoigne l’œuvre qu’elle a présentée à la Fondation Cartier récemment. Les dessins muraux de cette exposition seront les fantômes d’autres œuvres sur papier ou en trois dimensions que le visiteur pourra deviner à travers leurs esquisses sur les murs.

L’esthétique rocaille de Zoe Mendelson est établie autour de représentations ambiguës qui ont l’apparence des motifs décoratifs victoriens des intérieurs anglais mais où l’on découvre, en y regardant de plus près, des scènes charnelles qui se confondent avec les autres éléments de ces dessins exubérants. En effet, aux enchevêtrements des corps s’ajoutent ceux des végétaux étendant ainsi les territoires complexes du désir. Les fleurs entrouvertes sont finalement plus suggestives que les jeux sexuels des personnages féminins qui nous invitent dans ce jardin des délices. L’artiste joue avec notre inconscient collectif en nous présentant des images oniriques très communes pour lesquelles on ressent une certaine familiarité sans pouvoir vraiment identifier leur origine.

Le titre de l’exposition, «Wunderkammer», qui signifie cabinet de curiosités, suggère l’idée d’un assemblage hétéroclite d’objets les plus divers, appartenant aux différents règnes : végétal, animal et minéral. Par ailleurs, ce titre joue avec l’idée de l’intime, caractéristique du cabinet de curiosités dont l’accès est limité à un cercle restreint, appliqué ici à une exposition où le spectateur s’adonne à un plaisir voyeuriste tout en étant immergé dans l’œuvre elle-même.

Ainsi la question de l’intime est doublement présente ici : aussi bien par l’idée du cabinet de curiosités que les scènes érotiques fondues dans une abondance végétale dans un univers délicieusement féminin.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Julia Peker sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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