Ericka Beckman
Works 1978-2013
Artiste américaine, Ericka Beckman a étudiée dans les années 1970 au California Institute of the Arts où elle a rencontré de nombreux artistes, amis avec lesquels elle collaborera par la suite comme Matt Mullican et Mike Kelley.
Elle puise son inspiration dans des sources très variées, parmi lesquelles les théories en psychologie du développement de Jean Piaget, mais aussi la culture sportive américaine, les films hollywoodiens et les dessins animés des années 1960. En associant ces sources à sa propre imagination, les films d’Ericka Beckman donnent vie à ce qu’elle appelle «la performance de l’image». En partant de la théorie de Jean Piaget selon laquelle l’action physique est la base de tout langage, elle crée des animations qui incorporent les éléments structurels des jeux: leur rythme, leur répétition, leurs chants et leur imagerie symbolique et colorée. Dans sa Super-8-Trilogy, elle explore l’acquisition de la pensée symbolique par l’enfant. Quand l’enfant met un objet en mouvement, l’action devient une image mentale et une fois cette image intégrée, il peut établir un schème pour engendrer une nouvelle action.
Les décors et accessoires de ses films sont faits main, puis animés par la technique du «stopmotion» (l’animation image par image). Elle utilise une technique appelée «superposition in-camera» qui consiste à rembobiner la pellicule pour filmer de nouvelles images qui se superposent ainsi sur les précédentes. Utiliser un processus artisanal de création d’objets, plutôt que d’employer les nouvelles technologies, lui apporte la concentration dont elle a besoin. Ne sachant pas exactement de quelle manière chaque image va se matérialiser, l’artiste se laisse la possibilité de commettre des erreurs. Ces dernières sont incorporées dans son processus créatif et aident ainsi à maintenir la dimension active, performative et surprenante des ses films.
«Le film crée une réalité de substitution. Mes films avancent à rebours, utilisant des structures narratives, comme le fait l’esprit de celui qui tente de saisir le sens des images conservées dans sa mémoire. Je juxtapose un modèle du passé, ce qui aurait dû être, avec le passé tel qu’il existe dans la mémoire, criblé d’erreurs et de failles. Je reconstruis des événements et des lieux qui servent de modèles pour identifier les détails d’un «choix» ou pour situer le moment où un «choix» était possible mais n’a pas été fait. En évoquant la crainte suscitée par le choix, le film peut changer cette crainte en fiction et envisager de nouvelles conséquences.»
Ericka Beckman
Exposition réalisée en collaboration avec la Kunsthalle de Berne, Suisse.
Commissariat
Yves Aupetitallot
Vernissage
Mardi 7 février 2014 à 18h