Cie Epiderme-Nicolas Hubert
Work in regress (?)
Après Métaphormose(s), Nicolas Hubert propose Work in regress (?), en prenant toujours soin d’inscrire son écriture au cÅ“ur d’un un dialogue entre musique et chorégraphie. Il s’intéresse ici au chemin de vie au travers duquel se construit une personnalité artiste, faisant coïncider la dimension physique de la danse avec la plasticité de la scénographie.
Un travail en régression…Ou plutôt comme un retour: celui de chaque interprète sur son propre parcours, un journal intime chorégraphique, des bribes d’autobiographies, un travail sélectif sur la mémoire, une introspection publique. Il est question d’apprentissage, d’assimilation, de formation, de progression, de «comment se fait-on ?», «comment un interprète se fabrique-t-il?». Entre démarche personnelle et hasard des rencontres. Mais il est question aussi du pendant de cette courbe ascendante: la perte, la stagnation, les accidents de parcours…la régression.
La régression pose la question de l’âge du danseur: passé l’âge symbolique de la quarantaine, est-il sur la voie du déclin, ou est-ce que sa maturité en fait un témoin privilégié de sa pratique, de son propre parcours? Est-ce un corps vieillissant ou un artiste mûrissant? La régression pose aussi la question de la «progression» attendue d’un spectacle, de son ascension, vers le plus, vers le mieux, vers un climax incontournable. Work in regress (?) tente précisément de déjouer, de façon ludique, cette évidence.