Thomas Schütte
Woodcuts 2011
Depuis les années 80, Thomas Schütte a développé parallèlement à son travail sculptural un extraordinaire corpus d’œuvres sur papier dont une grande partie se compose de gravures. Les différentes techniques explorées (nyloprint, gravure sur bois, eau-forte) lui permettent d’aborder des sujets très divers (fleur, portrait, architecture) avec une variété infinie d’effets graphiques et picturaux.
La technique de la gravure sur bois (en anglais, «woodcut») permet ici à Thomas Schütte de revisiter, de façon plus graphique et dans une palette de couleurs très vives, les motifs d’une série datant de 1984, Die Burg (La forteresse). Exécutée pour la première fois à l’aquarelle en petit format (collection Centre Pompidou, Paris), il utilise à nouveau ces motifs la même année en les agrandissant, donnant ainsi naissance à une seconde série, cette fois-ci de laques sur papier.
Nous avons ici affaire à la troisième interprétation réalisée en 2011 dans un format monumental (250 x 160 cm). L’artiste utilise neuf motifs sur les quinze de la série originale, représentant des éléments d’architecture et de mobilier d’une forteresse fictive: mur de briques, escalier, porte, table, fenêtre, cheminée. Chaque plaque de bois qui sert de matrice aux gravures est composée d’un puzzle d’essences différentes. Leur veinage devient un motif apparent, dessinant un jeu de textures.
Le portfolio Frauen (2006), composé de dix-huit planches, a été réalisé d’après un ensemble de dix-huit sculptures de femme en métal sur table (1998-2006). L’artiste y revisite la représentation du corps féminin à travers la sculpture classique et moderne, convoquant pour l’occasion les figures de Brancusi, Arp, Moore ou encore Bourdelle et Rodin. Dans ce travail de gravure, Thomas Schütte impose un angle de vue pour chaque sculpture et documente cet ensemble de façon stylisé, appliquant une couleur unique par planche.
critique
Woodcuts 2011