Jill Magid
Woman With Sombrero
Première partie d’un important projet multimédia intitulé «The Barragán Archives», Jill Magid explore avec «Woman With Sombrero» les conséquences pour l’héritage d’un artiste d’être détenu par une entreprise privée.
Dans le cadre du projet «The Barragán Archives», Jill Magid construit son investigation esthétique à partir des archives de l’architecte mexicain Luis Barragán (1902-1988). Comme la grande majorité physique de son œuvre, les archives personnelles de Barragán ont été préservées sous l’autorité des institutions mexicaines. Ses documents professionnels, ainsi que sa propriété intellectuelle et ses droits d’auteur, ont cependant été acquis en 1995 par la société suisse Vitra afin de créer une nouvelle Fondation Barragán. Cette société est aujourd’hui dirigée par Federica Zanco, l’épouse du propriétaire de Vitra.
Alors que la Fundación de Arquitectura Tapatia Luis Barragán, en possession des archives personnelles de l’architecte au Mexique lui ouvrait ses portes, Jill Magid fut confrontée au refus d’accéder à la documentation détenue par la Société Vitra. Pour cette exposition, l’artiste invente alors un récit romantique qui présente Luis Barragán et Federica Zanco comme des amants passionnés, relation au sein de laquelle elle s’inscrit comme un tiers protagoniste jaloux.
Inspirée par la correspondance de Barragán avec de nombreuse femmes ainsi que de photographies personnelles de l’architecte consultées à la fondation mexicaine, Jill Magid explore les frontières entre les lois de reproduction et la personnalité publique d’un individu.
Par une pratique à la fois visuelle, textuelle et performative, le travail de Jill Magid explore les tensions émotionnelles, philosophiques et légales qui régissent les relations entre les individus et les autorités en place. Ses créations sont généralement empreintes d’une forme de dynamique paradoxale dans laquelle l’artiste engage un jeu de séduction avec les structures institutionnelles qu’elle implique dans ses recherches. En recontextualisant les documents réels dans un nouveau schéma narratif, Jill Magid évoque l’absurdité de notre rapport aux institutions.
Vernissage
Vendredi 14 mars 2014