L’exposition « Qu’est ce qui est différent ? » à Carré d’Art, musée d’art contemporain de Nîmes réunit au sein d’un dispositif quasi cinématographique quelques unes des photographies majeures de Wolfgang Tillmans.
« Qu’est ce qui est différent ? » : Wolfgang Tillmans observe le rapport à la vérité
Le titre de l’exposition, « Qu’est ce qui est différent ? », renvoie à la publication d’un livre qui l’accompagne et dans lequel Wolfgang Tillmans s’intéresse à la notion du « backfire effect » (retour de flamme), une attitude psychologique qui empêche une personne de remettre en question un jugement ou ce qu’elle croit être vrai, malgré toutes les preuves contraires que l’on puisse lui opposer.
Constatant que cet effet psychologique est actuellement plus banalisé, avec une augmentation du nombre d’individus qui résistent aux arguments factuels, et qu’il a d’importantes conséquence sur le rapport à la vérité, sur la construction identitaire et sur les opinions politiques, Wolfgang Tillmans se demande ce qui a changé en quelques années : « Qu’est ce qui est différent ? ».
Les photographies de Wolfgang Tillman, des genres historiques à l’abstraction
Les photographies de Wolfgang Tillmans abordent autant des genres historiques comme la nature morte, le paysage, et le portrait que l’abstraction. Les portraits sont notamment le moyen d’établir un rapport humain très direct et de révéler la psychologie des individus à travers leur apparence, leurs gestes ou leur style vestimentaire, tout en alimentant le questionnement que mène Wolfgang Tillmans sur la représentation du corps et l’influence des médias et les codes sociaux. L’autoportrait Lacanau (self) réalisé en 1986, photographie de son corps en surplomb, mêle affirmation de la présence au monde et une abstraction que Wolfgang Tillmans commence alors à aborder.
Le thème de l’exposition s’affirme particulièrement dans le projet Truth Study Center (centre d’études de la vérité) que Wolfgang Tillmans développe depuis 2005 : sur des tables sont disposées des photocopies d’informations fausses tirées de la presse, accompagnées de textes théoriques. A travers ces collages, l’artiste met son univers photographique personnel au service de sujets politiques, tout en rappelant l’importance de l’analyse des images.