Wolfgang Tillmans
Wolfgang Tillmans
Chaque exposition est pour Wolfgang Tillmans une occasion de relire chacune de ses images à la lumière des autres, nous offrant une vision chaque fois renouvelée de notre monde et de sa complexité. Tillmans a trouvé par ce biais non seulement une manière inédite et provocante de jouer de ses images dans les galeries et les musées, mais également une façon de souligner la profondeur de son implication dans la contingence. «Par contingence, j’entends la manière dont la signification, mais aussi la subjectivité, la sexualité, l’identité et l’identité sexuelle ne sont que les résultats éphémères de processus dynamiques (au centre desquels se trouve la différence)», explique-t-il (David Deitcher, Lost and Found in Wolfgang Tillmans, Taschen, 1998).
Impressions jet d’encre et c-prints de différents formats sont collés ou accrochés directement aux murs de la galerie sans cadre et sans hiérarchie pré-définie.
Si les oeuvres sont pour la plupart réalisées à l’aide de l’appareil photographique, quelques travaux abstraits apparaissent dans cette constellation d’images, notamment des oeuvres de la série Silver. Réalisées sans appareil photo, elles sont le résultat de la réaction du papier à la lumière, aux produits chimiques et au processus mécanique. Le papier est passé dans la développeuse, il sort alors soit d’une couleur pure et profonde ou bien portant les traces de saletés ou de produits contenus dans la machine.
Le travail de Tillmans s’intéresse aussi aux avancées technologiques, utilisant l’appareil numérique pour figer les phénomènes naturels dans ses détails les plus précis (Iguazu, 2010) ou faisant de la technologie son sujet (TGV, 2010; Movin Cool, 2010).
Depuis toujours, Tillmans est fasciné par une autre machine permettant la capture d’une image: la photocopieuse. Il en explore toutes les possibilités: la multiplication des images, leur agrandissement, leur transformation. La machine elle-même devient le sujet de nombreuses photographies et d’une vidéo (Kopierer, 2010). La lumière surgissant de la photocopieuse y illumine l’espace et se reflète dans le capot ouvert, comme si celui-ci était un rideau de théâtre ou un écran de cinéma.