Dans ses œuvres récentes, Katherine Bernhardt s’intéresse plus particulièrement aux personnalités qu’il nous est donné d’admirer sur les pages glacées des magazines people. Des figures universellement réputées pour leurs frasques ou leur look comme Paris Hilton, Kate Moss ou John Galliano sont revisitées par les peintures. Mais le monde pailleté des célébrités acquiert une dimension cauchemardesque sous les vigoureux coups de pinceau de Katherine Bernhardt. On ne peut s’empêcher de voir derrière la façade glamour, des fashion victimes aveuglées par les produits de luxe et des anti-héros glorifiées, régulièrement victimes de troubles alimentaires en tout genre ou d’une dépendance aux produits illicites. Il règne une atmosphère inquiétante précédant une catastrophe encore indéfinissable.
Quelques œuvres plus anciennes comme The Orchid Thief ou Woman of the Forest glorifient la femme telle qu’elle a été fantasmée avant l’avènement du féminisme : court vêtue, arborant un improbable brushing agressif et outrageusement maquillée. Il y a là une beauté animale exacerbée par la présence de curieuses fleurs-pénis papillonnant autour de ces sauvageonnes fantastiques.
S’adaptant à des formats variables, la peinture paraît aussi farouche, aussi imprévisible, voire incontrôlable, que la personnalité des sujets représentés. Emprunt d’un certain primitivisme qui n’est pas sans rappeler Picasso, Basquiat ou Baselitz, le style nerveux de Katherine Bernhardt donne naissance à des toiles qui alternativement menacent et amusent, admirent et abhorrent. Sur le support qui semble lacéré à coups de peinture acrylique, apparaissent des portraits qui, tout en se référant aux canons de la beauté des années 70 et 80, sont d’une extraordinaire modernité.
Natalia Grigorieva
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Natalia Grigorieva sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Winter Special Crazy Fun