Communiqué de presse
Jean-Marc Chapoulie, Marie Cool, Fabio Balducci, Trisha Donnelly, Denis Savary
Wind, le souffle entre les images
Les expositions de Jean-Marc Chapoulie, Marie Cool Fabio Balducci, Trisha Donnelly et Denis Savary racontent leurs histoires propres qui sont autant de souffles d’air dans un monde saturé d’images.
Tout au long du XXe siècle, le cinéaste néerlandais Joris Ivens enregistre l’avènement d’une modernité politique, dont la langue universelle serait le cinéma. Le vent est d’abord perçu comme un obstacle, qui perturbe les prises de vues, avant de devenir le sujet de films aux accents parfois lyriques.
Sa dernière oeuvre plus intime, Une histoire de vent, entremêle des extraits de reportages passés et la chronique de son ultime voyage en Chine. Joris Ivens passe pour la première fois devant la caméra et met en parallèle sa quête du vent et sa recherche formelle. Cette quête d’invisible à la fois paradoxale et subjective prend corps dans un objet qui s’invente au fur et à mesure.
Ce film évoque le travail de nombreux artistes contemporains qui, d’une oeuvre à l’autre, s’attachent à construire un langage singulier. Les images de Trisha Donnelly sculptent l’espace alentour de vibrations invisibles, Denis Savary transforme l’échec d’un envol en répertoire de formes, Jean-Marc Chapoulie réanime des scories télévisuelles (mires, incrustations, horloge parlante…) dans une installation, tandis que les actions de Marie Cool et Fabio Balducci fabriquent des zones de sensibilité autonomes.
Dans l’exposition « Wind, le souffle entre les images » les oeuvres sont traversées par des motifs atmosphériques qui suscitent des résurgences fantomatiques, voire nostalgiques (le vent, le souffle, la tempête). Toutefois, le vent n’est pas le sujet de cette exposition, il souligne les turbulences de ces recherches plastiques qui sont autant d’invitations à voir.
L’exposition s’intéresse aux oeuvres qui rendent sensibles une absence pour ouvrir un espace d’expérimentation esthétique. Dès 1928, le réalisateur suédois Victor Sjöström prenait déjà le vent comme sujet et outil d’une transformation esthétique, le film devenant le lieu d’une dramaturgie picturale.
Dans un souffle qui balaie les catégories et les genres établis, Wind devient une zone de transactions à travers laquelle de nouvelles images se trament et de nouvelles relations se dessinent. L’espace d’exposition y apparaît comme un lieu de passages, à la fois physique et mental, capable de remodeler notre rapport aux oeuvres.