Face contre terre

L’exposition « Face contre terre » au SHED, Centre d’art contemporain de Normandie, réunit des œuvres des dix-huit artistes de la galerie parisienne Jocelyn Wolff, de Clemens von Wedemeyer à Santiago de Paoli en passant par Diego Bianchi, Miriam Cahn, Hans Schabus, ou encore Francisco Tropa.

L’exposition Face contre terre célèbre les quinze ans de la galerie Jocelyn Wolff

A l’occasion de son quinzième anniversaire, la galerie Jocelyn Wolff investit le centre d’art contemporain le SHED pour une exposition d’une ampleur exceptionnelle qui, pour la première fois, rassemble tous les artistes qu’elle représente. Sur plus de mille mètres carré, sculptures, peintures, photographies, installations, dessins et vidéos reflètent le double engagement de la galerie Jocelyn Wolff : accompagner des artistes émergents mais aussi promouvoir des artistes historiques.

Ce projet artistique résulte en un dialogue transnational et transgénérationnel. Ainsi se trouvent notamment réunis ici une sculpture réalisée dans les années 1960 par l’artiste américain William Anastasi et le travail de la jeune artiste française Elodie Seguin, ou encore des œuvres de De Clemens von Wedemeyer, dont l’exposition avait en 2003 inauguré la galerie, et de Santiago de Paoli dont cette dernière accueille actuellement la première exposition en dehors de l’Argentine.

Face contre terre : de William Anastasi à Guillaume Leblon

Parmi les œuvres historiques à redécouvrir, citons la sculpture monumentale Conic Section réalisée en 1969 par William Anastasi, dans laquelle des tiges en métal servant aux constructions en béton armée sont alignées, les premières reposant sur le sol tandis que les suivantes suivent une ligne diagonale qui amène l’ensemble à un déploiement progressif de l’horizontal au vertical.

L’installation qui donne son titre à l’exposition, Faces contre terre, de Guillaume Leblon, a été réalisée en 2010 à Saint-Nazaire à partir de morceaux de meubles usés que l’artiste a récupérés dans les décharges d’encombrants de la ville. Réduits à des panneaux de bois étalés en une vaste mosaïque au sol, ces meubles, passant du volume à la planéité, génèrent une œuvre immersive qui dessine un portrait fragmenté de la ville, reflétant la variété des vies individuelles des habitants. A travers cette œuvre, Guillaume Leblon s’intéresse au statut des objets et à leur rôle dans notre rapport au temps et à la mémoire.