Wild Wild wild

L’exposition « Wild Wild wild » au Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, à Angoulême, est un programme de vidéos réunissant trois œuvres d’Arnaud Dezoteux, Anne-Charlotte Finel, Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan. Sous-titrée « Ce n’est pas parce qu’il y a des bêtes que l’on parle forcément d’animaux », elle a pour fil rouge la présence d’animaux, sujets prétextes à des explorations vidéos très personnelles.

Grande liberté stylistique chez Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan

La vidéo Les bêtes sauvages, réalisée en 2015 par Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan s’appuie sur des faits surprenants mettant en jeu des animaux férals, c’est à dire des animaux domestiqués qui sont ensuite retournés à la vie sauvage. Une population de renards qui a fortement augmenté à la frontière franco-belge, à cause d’une combine mise en place par des trafiquants de drogue ; des hippopotames amenés depuis l’Afrique en Colombie par Pablo Escobar qui ont aujourd’hui retrouvé la liberté et perturbent les habitants ou encore de nombreuses perruches vertes à collier qui ont envahi les parcs bruxellois, suite à la libération par un zoo de quelques spécimens en 1974. Autant d’histoires dont Grégoire Motte et Éléonore Saintagnan exploitent l’absurdité dans un style très libre.

Arnaud Dezoteux met en lumière les artifices cinématographiques

Chez Arnaud Dezoteux, une séance d’éducation canine offre l’occasion de mettre en lumière les artifices du cinéma en filmant la scène dans un studio d’incrustation sur fond vert. Cet outil, habituellement utilisé par les réalisateurs pour bénéficier d’une plus grande liberté, puisque le fond vert permet ensuite d’incruster n’importe quel fond derrière l’action, est employé à rebours par Arnaud Dezoteux dans la vidéo en boucle Infinite Pursuit, pour souligner son caractère artificiel.

Le titre de la vidéo d’Anne-Charlotte Finel, Entre chien et loup, doit se comprendre au sens propre comme au sens figuré. Filmée entre campagne et ville, entre jour et nuit, l’œuvre se concentre sur un groupe de cervidés que l’artiste nous invite à observer avec elle de façon privilégiée, comme une fenêtre rarement ouverte sur une nature aussi mystérieuse qu’inquiétante.