Clémence Van Lunen
Wicked
Comme dans le conte de Hans Christian Andersen, Den lille Idas blomster (Les fleurs de la petite Ida, 1835), où l’on raconte à la petite Ida, que si ses fleurs ont l’air si vivantes, c’est qu’elles sont allées au bal toute la nuit, les nouvelles céramiques de Clémence Van Lunen, par leurs volumes exagérés, leurs formes dilatées, donnent à ces fleurs un aspect aux formes trop épanouies, et plus grand que nature.
Drolatiques, espiègles, jubilatoires, ces compositions florales, défient toute proportions académiques, tant par leur gigantisme, que par les nombreuses zones de terre brute, laissées à «vif» dans la cuisson, et qui transparaissent au milieu d’un émail qui coule, telle une sève parée de couleurs sucrées.
Ces couleurs douces, Clémence Van Lunen ne les a pas choisies par hasard, elles viennent compléter avec audace cette insolence que l’artiste donne aux pétales et aux tiges.
Ces tiges qui semblent être des vases aux formes exagérées, ou bien est-ce ces vases qui prennent la forme de tiges, arrondies, bombées, chancelantes.
Fuyant toute leçon de réalisme, Clémence Van Lunen dans la série Wicked montre l’immense plaisir que l’artiste prend en modelant ces formes voluptueuses, et exubérantes, et la puissance de l’ironie avec laquelle elle continue de créer.