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When Things Get Back To Normal

12 Mar - 07 Mai 2011
Vernissage le 12 Mar 2011

Chaque oeuvre de Taylor McKimens possède un caractère générique, associant la force synthétique du trait à l’aspect organique de la peinture. Une combinaison qui produit un double effet d’attraction et de répulsion en détachant le moindre objet de son contexte.

Taylor McKimens
When Things Get Back To Normal

Comme dans les bandes dessinées de Jim Davis (le créateur de Garfield le chat à l’humour féroce), Taylor McKimens, dessinateur et peintre, s’est constitué un vocabulaire bien à lui, puisant à l’origine dans la mémoire de son enfance dans une petite ville du désert de Californie quelque part à la frontière du Mexique et de l’Arizona.

De cet environnement d’une banalité désespérante, peuplé de cactus, de barils d’essence, de terrains vagues et d’épaves de voitures, il tire néanmoins l’essentiel des motifs emblématiques d’une «vie américaine», sinon la sienne, parmi d’autres.

Chacune de ses oeuvres — sur papier, sur toile ou sur tout autre support — possède un caractère générique, associant la force synthétique du trait à l’aspect organique de la peinture. Une combinaison qui produit un double effet d’attraction et de répulsion en détachant le moindre objet de son contexte: un hot-dog dégoulinant surmonté d’une vague ligne de moutarde, une plante fleurie dans un pot débordant de terre, un paquet de fast-food suintant de ketchup prennent soudain un relief quasi sculptural.

Ce traitement de l’image efface également toute hiérarchie dans la représentation, qu’il s’agisse d’une mouche en vol, d’un ver de terre émergeant d’un trou, ou d’un individu. La figure humaine est, dans une forme d’indifférence des sexes, frappée d’anonymat.

Comme échappée de quelque cartoon, elle n’a pas plus de présence matérielle que sur l’écran de télévision – y compris dans le cas d’un portrait ou supposé tel. Dans cet univers qui lui est propre, Taylor McKimens semble animer à lui seul chacun de ses personnages. Certains sont en mouvement, s’il le décide, d’autres semblent dans l’attente de ce qui n’arrive pas. Un aspect de cette représentation pour ainsi dire théâtrale dérange à tel point le sens commun qu’on la rejette d’emblée: tous les corps pour ainsi dire sont «à vif». Ils transpirent sous le moindre effort d’une activité imprécise et indéterminée. Il en est d’autres qui expriment le sentiment mélancolique d’un mal-être inexorable du genre humain.

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