Bettie Nin, Ludivine Sibelle, Keen Souhlal, Coraline de Chiara, Estelle Vernay, Celia Nkala, Sandra Aubry, Sébastien Bourg, Taizo Yamamoto
Welcome to
«Welcome to» Perception Park: Slogan, invitation, ticket d’entrée.
Le mot «Park» contient la notion d’espace clos, celui de la galerie que les artistes investissent pour la première fois, autant que l’idée de perspective, d’ouverture et d’infini.
Parc naturel, friche, jardin, Eden, la première série d’images rend compte d’une nature mystique. Chaque Å“uvre, régie par une symbolique propre, évoque «l’entre-deux», l’état transitoire, jusqu’à être elle-même envisagée comme une porte de passage.
L’évocation du Parc se poursuit par analogie avec les photographies de Keen Souhlal. Le parc d’attractions, vidé de son caractère festif, est figé par une approche frontale et analytique, une vision précise, tentant de convertir la notion de «fantasmagorie» en une image nette et synthétique. Les engrenages immobiles se dressent alors comme les simples supports d’une distraction spectrale.
Puis la vision se trouble par un ensemble d’instantanés narratifs. Les photographies à la facture cinématographique de Ludivine Sibelle et le film Se dire adieu d’Estelle Vernay (Saccade, alternance de mots et de souffles, d’informations périphériques, de décors atmosphériques et de black-out) semblent extraits d’un univers post-apocalyptique. Le récit est marqué par l’absence de données contextuelles, plongeant le spectateur dans un état de tension latente, une nébuleuse au magnétisme sourd, suggérant la seconde acception du mot «attraction».
La promenade est également ponctuée de rencontres avec la figure animale: objets hybrides ou animaux mutants, mêlant matière brute et matériaux manufacturés.
L’objet usuel tend à devenir volume chimérique, questionnant le principe de fonctionnalité.
Les natures mortes Shawarmas de Taizo Yamamoto poursuivent le processus de désincarnation, de transformation de l’animal, jusqu’à révéler sa matière première: Viande-totem, piquée et suspendue, tel un trophée.