Lucy Guerin
Weather
«Pourrait-on parler de danse environnementale ? Si tel est le cas, la chorégraphe australienne Lucy Guerin réussit avec Weather, dont est issu Microclimat à transposer dans la fluidité de la danse les énergies qui caractérisent les éléments naturels. Inutile, pour autant, de guetter la traduction dans les corps du dérèglement climatique. Sans le moindre catastrophisme, Lucy Guerin laisse simplement le mouvement s’imprégner de sensations « atmosphériques ». Une façon humble de se mettre à l’écoute de la nature. Tout en variations et fluctuations, Microclimat est comme un paysage sous la brise, une nuée bruissant de corporéités minérales et végétales. Une danse abstraite, qui n’a besoin d’aucun support narratif pour prendre le pouls d’un état du monde, en sa permanente et vivante instabilité.» Jean-Marc Adolphe
«Les changements et les désordres climatiques peuvent-ils commander aux corps, les modifier? Et les corps entraîner des bouleversements écologiques? C’est en tout cas le lien entre les éléments naturels et le corps humain que Lucy Guerin entend explorer par le mouvement. «Les causes et les conséquences des déplacements d’air créant les systèmes de pression ont inspiré la structure chorégraphique de l’œuvre et défini la dynamique et l’exécution de la gestuelle», explique la chorégraphe qui a créé Weather à partir d’un travail d’improvisation nécessitant un fort engagement des danseurs.
Rien d’illustratif là -dedans, mais une danse sensorielle, «viscérale, à l’écoute de son environnement». Des états de corps, comme traversés par les aléas climatiques. Des corps soumis au souffle du vent, à la sécheresse, à la pluie ou aux courants d’air. Des corps en mouvement comme des déplacements de masses d’air. Tempêtes et accalmies… User du vocabulaire météorologique pour décrire les humeurs humaines est somme toute assez classique. Dans Weather, cela passe entièrement par le corps. C’est une danse de la sensation. Une danse climatique? Il y a quelque chose en tout cas dans la fluidité de la danse et dans l’énergie des corps qui rappelle les changements incessants du climat. L’occasion pour Lucy Guerin de revenir au pur mouvement, même si on pourra lire dans l’installation composée de milliers de sacs en plastique blanc un message militant.»
Maïa Bouteillet
Direction: Lucy Guerin
Chorégraphie: Lucy Guerin & les interprètes de la création
Scénographie: Robert Cousins
Lumières: Benjamin Cisterne
Musique originale: Oren Ambarchi
Costumes: Shio Otani
Avec: Amber Haines, Alisdair Macindoe, Talitha Maslin, Kyle Page, Lee Serle, Lilian Steiner