Communiqué de presse
Helmut Middendorf
We slide on the surface of things
Né en 1953, Helmut Middendorf – Beaux-Arts de Berlin, élève de Hödicke – apparaît sur la scène artistique à partir de 1977, où il travaille le support vidéo et réalise des films expérimentaux mais surtout devient l’un des pionniers du mouvement néo-expressionniste allemand.
À Berlin, il est membre fondateur de la Galerie Am Moritzplatz avec le groupe des Nouveaux Fauves (Fetting, Köberling, Salomé, Zimmer), jeunes peintres fascinés par les images que véhicule le Berlin de cette époque et porteurs d’un nouveau regard pictural sur la vie nocturne, l’atmosphère surchauffée des bars, l’alcool, la musique rock et plus précisément sur le phénomène «glam-rock».
Parallèlement, c’est toute l’Allemagne qui est en effervescence artistique à la fin des années 1970, avec notamment le groupe de Cologne (Walter Dahn et Georg Jiri Dokoupil) et celui de Hambourg, avec des artistes comme Markus Oehlen et Martin Kippenberger (1953-1997), ami intime de Middendorf. Tous deux partagent des moments intenses de peinture, de conversations, et de beuveries…
Au sommet de la gloire néo-expressionniste, Middendorf quitte Berlin pour New York où il expose au début des années 1980, mais tient à échapper à toute classification normative et à tout phénomène de mode, et se risque donc dans un tout autre travail pictural, cette fois noir et blanc… Depuis les années 1990, il partage sa vie entre Berlin et Athènes.
Aujourd’hui, le solo show 2003 à la Galerie Suzanne Tarasieve présente une peinture de Middendorf à nouveau prolifique qui conjugue jubilation ironique et désinvolture moqueuse. Sa gestuelle énergique révèle une humeur impatiente – son sens du graphisme et du pictural «ressasse des saynètes» de notre culture de la surconsommation et de la surinformation. Entre humour et sarcasmes, tragique ou comique, sophistiqué ou cru, Helmut Middendorf combine toujours ce quelque chose de «don’t take it too seriously» (ne pas prendre trop au sérieux). Et si les toiles portent encore les traces d’une tradition expressionniste allemande, c’est dans un sens moins noir, dans une mode plus extravertie, pour un point de vue modeste de la condition humaine. Les couleurs et les lignes sinueuses du premier plan marquent chaque toile aux surfaces «multi-couches et multi-textures» pour effacer la narration et glisser à la surface de flux d’images surconsommées, superficielles mais nécessaires.
Publication
Parution à l’automne 2003 d’un catalogue Helmut Middendorf préfacé par Francesco Bonami, co-édition Galerie Suzanne Tarasieve, Paris et Galerie Eleni Koroneou, Athens.