Glenn Ligon
We Had Everything Before Us We Had Nothing Before Us
Glenn Ligon est au premier rang d’une génération d’artistes de la fin des années 1980 et du début des années 1990 qui doivent leur renommée à des peintures et à des phototextes conceptuels qui explorent la problématique esthétique, sociale, linguistique et politique. La pratique de Ligon, qui puise à des sources aussi variées que des textes littéraires de James Balwin et des numéros du comique Richard Pryor, comprend la peinture, la gravure, la sculpture, l’installation et la vidéo.
Glenn Ligon présente pour cette première exposition en France un ensemble de nouvelles peintures qui s’inscrivent dans la continuité de son travail présenté à la Documenta XI à Kassel, Allemagne, en 2002, et plus particulièrement de Mirror. L’artiste avait utilisé pour ces œuvres des textes de l’essai de James Balwin Stranger in the Village, publié en 1953. Ecrit il y a plus d’un demi siècle, cet essai anticipe les débats actuels sur l’immigration, l’intégration et la citoyenneté.
L’œuvre de Ligon est une méditation soutenue sur la citation, l’omniprésence du passé et de la représentation de soi par rapport à la culture et à l’histoire. La peinture est pour Ligon un outil privilégié en matière du commerce des idées, notamment celles influencées par l’esthétique moderniste et par les incohérences inhérentes à la compréhension de la perception qu’ont la société et les médias de la politique du corps noir. Les fragments historiques que l’artiste s’approprie font l’objet de transferts itératifs et touchants entre des médiums différents, mais se retrouvent invariablement reconstitués et retransformés dans sa peinture.