ART | EXPO

We Don’t Work Sundays

23 Mai - 18 Juil 2014
Vernissage le 22 Mai 2014

L’artiste britannique d’origine colombienne s’interroge sur la manière dont les sociétés sont divisées par le statut économique ou la classe sociale, et la façon dont l’art peut intervenir dans cette réalité. L’idée de cette exposition est née d’une rencontre avec un groupe de musiciens amateurs afro-colombiens qui avaient fabriqué eux-mêmes leurs instruments.

Oscar Murillo
We Don’t Work Sundays

«We Don’t Work Sundays» est le troisième volet d’une trilogie d’expositions récentes à la South London Gallery (Londres) et à la Mistake Room (Los Angeles). Consacrée à l’esthétique de la répartition du travail, l’exposition témoigne de l’étendue de sa pratique, avec la présentation de peintures, sculptures, dessins et d’une projection vidéo.

Fondée sur l’intérêt de l’artiste pour les questions afférentes à la fabrication d’objets en dehors de la production artistique, une part essentielle de l’exposition porte sur ce qu’une certaine classe ouvrière colombienne crée en vue de ses moments de loisirs. Comme dans ses précédents projets, Oscar Murillo a orchestré plusieurs collaborations entre groupes d’horizon divers, aboutissant à des œuvres défiant la hiérarchie des classes et les décalage culturels qu’il a lui même vécus.

«Toute ma vie a été faite de labeur, d’efforts physiques, de manipulation physique de matériaux. Ces expériences ont profondément marqué mon rapport à la peinture. (…) Sans même parler de sociétés divisées au travers du statut économique ou de la classe sociale, nous sommes des individus divisés par défaut. Je réfléchis énormément à ce sujet et à la façon dont l’art peut intervenir dans cette réalité. (…) Toute opportunité de réalisation artistique s’accompagne de l’opportunité d’infiltrer une classe sociale qui est étroitement liée à l’art — à la production de l’art, à l’appréciation de l’art etc. Pour ma part, ces opportunités m’ont fait pénétrer dans un territoire totalement étranger. Depuis lors j’ai envie que d’autres individus partagent cette expérience …» Oscar Murillo dans une interview de Cesar Garcia, in L’Officiel Art, mars 2014.

L’idée de «We Don’t Work Sundays» est née lorsque Oscar Murillo a rencontré un groupe de musiciens amateurs afro-colombiens qui avaient fabriqué eux-mêmes, de façon rudimentaire, leurs instruments. Ce qui a intéressé Oscar Murillo ce sont ces objets fabriqués dans une perspective sociale et récréative sans aucune motivation lucrative. Cette rencontre l’a conduit à s’interroger sur la façon dont des groupes issus de cultures différentes utilisent leur temps libre, ce qu’ils produisent en dehors de leur travail. Chaque année en Colombie, la ville de Cali (communément connue comme la capitale de la salsa) accueille la Feria de Cali: un carnaval avec ses défilés de rues, ses compétitions sportives et équestres, son marathon de salsa etc. En vue des festivités, les habitants de la ville passent des mois à concevoir leurs costumes et répéter leurs chorégraphies.

Pour l’exposition, Oscar Murillo a collaboré avec des étudiants de l’Ecole Duperré à Paris (Ecole supérieure des arts appliqués) et après leur avoir montré une vidéo des musiciens amateurs et des images de la Feria, les a invités à revisiter et recréer les tenues de carnaval en utilisant leur savoir-faire de haute-couture.

Quelques jours avant le début de l’exposition, Oscar Murillo filmera à la galerie deux danseuses de formation classique s’exerçant à danser la salsa et portant les tenues confectionnées par les étudiants en mode. Il enregistrera ainsi ce moment où elles tentent de mettre de côté leur pratique classique pour s’immerger dans une forme de danse qui, à bien des égards, est antithétique avec tout ce qui leur a été enseigné. La vidéo qui en résultera sera projetée au sous-sol de la galerie avec la collection de robes.

Oscar Murillo poursuit cette stratification interculturelle avec un autre projet. Il a envoyé aux artistes du village de Dafen en Chine des photographies de fausses antiquités extrême-orientales (en lien avec un événement qu’il avait organisé à Berlin) mais aussi des photographies d’un travail exposé à la South London Gallery sur des emballages de produits alimentaires du monde entier, en leur demandant de les dessiner à l’identique. L’installation qui en résulte présentée au rez-de-chaussée de la galerie constitue une autre démonstration de l’art de Murillo de distiller les cultures, les formes artistiques et traditions ostensiblement disparates.

L’artiste remercie les étudiants de L’Ecole Duperré pour leur collaboration: Robin Abrial, Chloé Adelheim, Valoris Bertin, Pauline Bonnet, Camille Bovin, Pauline Comte, Thom Friedlander, Clément Garcia, Coline Gauthier, Samantha Gil, Kelly Godeau, Anaïs Guinchard, Emma Gschwindt, Mathilde Hostein, Julie Lemaréchal, Kim Manto, Geoffroy Nicolaï, Samuel Nicolle, Fanny Noël, Ninon Parbuer, Alexandre Paysan, Bérenger Pelc, Julien Peraldi, Lisa Piazzoli, Claire Pontié, Capucine Raoul, Yann Roussel, Fanny Terno, Lola Versrepen.

Vernissage
Jeudi 22 mai à 18h

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