Sarah Fauguet, David Cousinard
We can never go back to Manderley
Pour leur exposition à 40mcube, Sarah Fauguet et David Cousinard présentent trois oeuvres physiquement et esthétiquement très fortes, trois objets distincts ayant requis des recherches et des techniques de fabrication particulières.
Ainsi, un habitacle en bois dont la forme rappelle une carlingue de bateau ou d’avion a été réalisé grâce aux techniques d’assemblage des charpentes.
Une seconde structure reprend la forme sans la fonction d’un engin de levage du XVIIIe siècle, tandis qu’un dessin fixé au mur utilise la méthode employée au cinéma pour figurer les paysages derrière les fenêtres des décors.
Avec ces sculptures abstraites qui rappellent des objets incongrus, d’une époque ancienne ou liés à des fonctions spécifiques, et cette sculpture figurative qui représente un paysage, l’exposition prend la tournure d’un environnement entre architecture improbable et maquette de décor de cinéma.
Ces oeuvres fonctionnent comme des éléments embryonnaires d’un espace et d’un temps autres, constitutives d’un récit dont nous n’aurions que quelques bribes.
Ce rapport au récit est renforcé par le choix du titre de l’exposition. « We Can Never Go Back to Manderley » est extrait des premiers mots de l’introduction du film Rebecca (1940) d’Alfred Hitchkock, lui-même adapté du roman de Daphné du Maurier (1938).
En mettant l’accent sur un passage entre récit et image, Sarah Fauguet et David Cousinard réalisent une adaptation supplémentaire de cette double référence littéraire et cinématographique.
L’exposition semble dès lors matérialiser des vestiges mystérieux du passé, issus du souvenir et provoqués par l’absence…