Virtuose du mélange des genres, le chorégraphe britannique Wayne McGregor (né en 1970) n’hésite pas à conjuguer les disciplines et compétences. Ballet classique, clips, arts visuels, cinéma… Sa pratique multimédia lui vaut une renommée internationale. Wayne McGregor a notamment été directeur de mouvement [movement director] et chorégraphe pour des films comme Harry Potter 4 (2005), Tarzan (2016) ou encore Tous en scène (2016). Mais aussi pour des clips de groupes comme Radiohead, Beck ou les Chemical Brothers. En tant que chorégraphe, il a déjà plus d’une centaine de pièces à son actif. Et pour Tree of Codes (2015), c’est notamment avec l’artiste contemporain Olafur Eliasson que Wayne McGregor a composé ce ballet pour une douzaine d’interprètes. Dès sa conception, Tree of Codes aura réuni des danseurs de la Company Wayne McGregor, ainsi que des danseurs de l’Opéra national de Paris. Un mélange entre accessibilité et virtuosité, pour enchanter les perceptions.
Tree of Codes de Wayne McGregor : un ballet inspiré par Jonathan Safran Foer
Pièce inspirée par le livre éponyme de Jonathan Safran Foer, Tree of Codes se fait musical, visuel et chorégraphique. Dans un jeu de miroirs conçu par le professionnel de la lumière qu’est l’artiste islandais Olafur Eliasson, les danseurs transforment la scène en lieu d’expérimentation. Sur une composition sonore techno-pop du musicien britannique Jamie xx, Tree of Codes joue la carte de la beauté magnétique. Il y a du rythme, de la couleur, des gestes précis — jusque dans les pointes effectuées en chaussons de danse. Les corps et l’architecture interagissent dans un jeu sur les structures. Un peu comme l’objet-sculpture Tree of Codes (2010) joue sur les perforations et trouées d’espace, sur les profondeurs, pour créer une (quasi) infinité de poèmes possibles. Par l’entremise de la perception et des choix de ses lecteurs.
Le ballet contemporain et techno-pop de Wayne McGregor, Olafur Eliasson et Jamie xx
Jeux de perceptions et spéculations, Tree of Codes emmène les publics dans une déambulation à travers la forêt des sens. Car si le titre, Arbre de codes, peut autant faire référence au végétal qu’aux ramifications d’un arbre de probabilités, c’est aussi un arbre qui révèle sa propre forêt. Celle des embranchements et bifurcations que tisse notamment Wayne McGregor entre les disciplines et genres. Mixant sans peine figures classiques et singularités contemporaines… Danse, musiques et arts visuels… Opéra et mainstream… La pièce joue sur la magie des dispositifs. Avec des corps qui se démultiplient, se rompent et s’hybrident à la faveur d’angles de réflexion et d’incidences lumineuses variés. Entre présence réelle et infini des reflets, Tree of Codes place les spectateurs aux commandes de leur propre système interprétatif. Une pièce kaléidoscopique dans laquelle chacun pourra se retrouver. Des relations entre les danseurs, aux variations des rapports entre couleurs et mouvements.