ART | EXPO

Wang Luyan

14 Juin - 21 Sep 2014
Vernissage le 13 Juin 2014

Figure alternative de la scène chinoise, Wang Luyan s’intéresse à la Chine d’aujourd’hui et aux rapports de l’homme à la société. Ses œuvres sont le résultat d’analyses minutieuses servant à illustrer l’aspect paradoxal du concept de progrès. A Saint-Etienne, il présente un sélection de sculptures monumentales et des peintures murales réalisées in situ.

Wang Luyan

A l’occasion du 50e anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises, l’artiste chinois Wang Luyan expose pour la première fois dans une institution muséale française. Wang Luyan présentera une sélection de sculptures monumentales et de peintures murales réalisées in situ. Les thèmes abordés par Wang Luyan dans ses œuvres sont le résultat d’analyses minutieuses d’objets divers, de phénomènes de la vie quotidienne et de la réalité sociale.

Wang Luyan s’est intéressé à l’art contemporain chinois dès 1979. A cette époque, il fait partie du groupe des Etoiles, le mouvement artistique le plus subversif du pays, qui s’oppose à la fois à l’Académie et au système social en place. Il s’en éloigne dans les années 1990 considérant que «le contenu de leurs œuvres est dominé par l’idéologie, par l’esthétique politique et sociologique qui se conforment au point de vue des occidentaux». A la fin des années 1990, l’art chinois n’est pas animé par une force venant de son propre pays, mais pas une dynamique occidentale. Wang Luyan pense que ses œuvres se démarquent des autres car elles ne jouent pas sur ce qu’il appelle le «stimuli chinois.»

Si l’artiste considère qu’une œuvre est achevée dès que l’idée en est formulée, il envisage aussi le passage de l’œuvre-idée à l’œuvre-objet comme une possibilité de présenter son travail et de permettre l’échange avec le public. Ce qui l’intéresse c’est d’évoquer la Chine d’aujourd’hui et les rapports de l’homme à la société. Il décrit son travail comme du «paradoxisme»; ses œuvres évoquent des «problèmes de relations, parlent de contradictions.

Wang Luyan utilise une vingtaine d’éléments récurrents, et assez variés dans son travail tels que les montres, les armes, les tanks, les pistolets… Comme dans l’œuvre W Six Party Wrist Watch D14-01 qui représente les engrenages d’une montre. «J’utilise les engrenages de la montre comme un vocabulaire, comme un langage. La particularité de l’engrenage vient de ce qu’une roue ne marche que si elle est entraînée par une autre. Il n’existe pas d’engrenage avec une seule roue. J’emprunte la logique des engrenages pour évoquer les relations entre pays…»

Dans la salle centrale du Musée est présentée l’œuvre monumentale W Fire at Both Ends Automatic handgun D13-01, représentant un revolver; les balles y sont chargées de face et à l’envers de façon à ce que si «on appuie sur la gâchette, on ouvre le feu sur soi-même.» C’est par ces images hautement symboliques que l’artiste veut parler de la guerre, «car la logique de la guerre c’est une corrélation entre tuer et être tué.»
Dans la salle adjacente, sont exposée les Walkers. La foule des Walkers, bien qu’immobile, parce que soudée au sol, avance et recule simultanément, s’éloignant ainsi de son but lorsqu’elle croit s’en rapprocher.

Dans les œuvres de Wang Luyan, l’absurde n’est jamais loin. Le paradoxe et la contradiction dont il fait usage ont pour but de souligner l’absence de sens des choses.

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