Présentation
Catherine Perret
Walter Benjamin sans destin
Walter Benjamin sans destin est un exercice de lecture dont la méthode est empruntée et appliquée à l’œuvre de Walter Benjamin. Catherine Perret y pratique la citation comme une forme d’intervention destinée à surprendre l’œuvre pour lui arracher sa vérité : à la façon d’un aveu. Cet essai montre à quel point Walter Benjamin est parvenu à s’émanciper du régime ordinaire de la philosophie occidentale dans sa conception de la mémoire, du langage et de l’art. Et, inversement, les moments où son œuvre implose, happée par un processus de régression qui la ramène au romantisme qu’elle avait su révoquer de manière éclatante.
À l’époque où cet essai a été écrit, il s’agissait d’opérer une critique indirecte des esthétiques postromantiques et de leur postulat commun : l’idéalisation de l’art sous le postulat de son autonomie. Cette orientation fait son actualité aujourd’hui où l’esthétique tente encore d’affirmer sa prévalence, sous couvert de lien au politique. C’est pourquoi le texte original (revu et corrigé) est précédé d’une préface qui analyse, à partir de la relation entre la critique de Benjamin et la pensée de Marx, la force de L’Œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique à l’heure de l’information mondialisée.
Catherine Perret est normalienne, agrégée, docteur ès lettres, maître de conférences à l’université de Paris X Nanterre et a été, de 1995 à 2001, directrice de programme au Collège international de philosophie. Elle travaille par ailleurs comme critique d’art et commissaire d’exposition dans le secteur de l’art contemporain. Depuis ce premier livre sur Walter Benjamin, elle a publié entre autres Marcel Duchamp. Le Manieur de gravité (CNDP, 1998), Les Porteurs d’ombre. Mimésis et modernité (Belin, 2002), Olivier Mosset. La Peinture, même (Ides et Calendes, 2004).