L’exposition « Walker Evans » au Centre Pompidou constitue la première grande rétrospective présentée dans un musée français de l’œuvre de ce photographe américain parmi les plus importants du XXe siècle.
Une rétrospective du photographe Walker Evans
La rétrospective revient de façon exhaustive sur l’ensemble de la carrière de Walker Evans à travers un parcours thématique qui rassemble trois cents tirages d’époque, encore jamais réunis jusque là , de ses premières photographies réalisées à la fin des années 1920, aux Polaroids des années 1970. Sont également exposés une centaine d’objets et de documents, ainsi que l’ensemble de cartes postales, d’images découpées, de plaques émaillées que Walker Evans a collectées au cours de sa vie.
Après une introduction revenant sur le style moderniste adopté par Walker Evans à ses débuts, l’exposition a pour but de montrer l’intérêt qu’a manifesté le photographe tout au long de sa carrière pour la culture vernaculaire. Composé des diverses formes d’expression populaires développées à des fins utilitaires par la population ordinaire, le vernaculaire forme une culture typiquement américaine, qui existe à l’écart des circuits de production principaux et de l’art.
Walker Evans, photographe de la culture vernaculaire américaine
La première partie de l’exposition est consacrée aux sujets vernaculaires que Walker Evans n’a eu de cesse d’immortaliser : les étalages, la typographie des enseignes commerciales, l’agencement des bords de route, les devantures de boutiques ou simplement les visages. Ainsi la photographie Truck and Sign, où l’on voit des travailleurs décharger d’un camion une gigantesque enseigne formant le mot « Damaged », ou encore celle intitulée Houses and Billboards in Atlanta où deux maisons identiques se dressent derrière une palissade recouvertes de larges affiches publicitaires.
La seconde partie de l’exposition s’intéresse à la façon dont la photographie de Walker Evans a elle-même adopté les codes visuels et les modes opératoires de la photographie vernaculaire. Ainsi, le temps d’une mission Walker Evans devenait ponctuellement photographe de cartes postales, d’architecture, de catalogue, ou portraitiste de rue, sans remettre en question sa démarche d’artiste.