Wade Guyton
Wade Guyton
Pour sa première exposition personnelle à la galerie Chantal Crousel, Wade Guyton propose une nouvelle série de peintures qui se présentent à première vue comme des monochromes noirs.
Réalisés avec une imprimante de grand format, à l’instar des peintures qu’il a produites ces trois dernières années, ces travaux sont imprimés sur une toile de lin industrielle préparée, un support traditionnellement utilisé pour la peinture à l’huile, et non pour l’impression jet d’encre.
Récemment, l’artiste a remarqué que certains rouleaux de lin qu’il venait d’acquérir, a priori identiques, ne réagissaient pas de la même manière que par le passé ; les marques, images et les lettres qu’il imprime habituellement sont absorbées par la toile poreuse plutôt que de se fixer sur sa surface, comme c’était le cas dans ses précédentes oeuvres.
Ces nouvelles peintures sont mises de côté, et considérées comme ratées, de même que la toile de lin est jugée inutilisable. Conscient de cette nouvelle interaction entre l’encre et la surface, Wade Guyton commence à réimprimer ces peintures avec un rectangle tracé sur Photoshop rempli de couleur noire. La répétition de ces surimpressions engendre un processus pictural inattendu.
L’artiste continue à utiliser cette toile vierge « défectueuse » qu’il imprime et réimprime avec le même fichier. Chaque peinture réalisée traduit visuellement les actions de l’imprimante: la trace du mouvement des têtes de l’imprimante, leurs états d’encrassement, les traces des roues sur l’encre humide. Ces différentes marques et empreintes se retrouvent mêlées aux éraflures et salissures que subissent les toiles lorsqu’elles sont traînées au sol pour être réintroduites dans l’imprimante.
Cette exposition constitue la seconde occurrence de l’installation des monochromes et du sol en contreplaqué noir, la première présentation ayant eu lieu à la galerie Friedrich Petzel à New York en novembre 2007.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Frédéric-Charles Baitinger sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
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