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W

W comme Warhol, Walsh, Weiner, etc. Telle est la lettre qui unit tous ces artistes. Un parti-pris arbitraire et à consonance anglo-saxonne, qui repose pour beaucoup sur la libre association des œuvres les unes aux autres. Voilà enfin une exposition collective qui rassemble des artistes sans autre thématique que celle due au hasard d’un patronyme !

— Éditeur : Musée des beaux-arts, Dole
— Année : 2002
— Format : 22 x 17 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 40
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-910598-09-8
— Prix : non précisé

Présentation
par Anne Dary et Vincent Pécoil

À l’origine projet pour un magazine, l’exposition « W », telle qu’elle a été réalisée à Dole, ne constitue qu’un possible parmi l’infinité des autres réalisations auxquelles le principe aurait pu donner lieu. Le commissaire pouvait réaliser l’exposition, sous cette forme ou sous une autre, l’exposition aurait pu être réalisée par quelqu’un d’autre, ou bien encore pas du tout. Chaque chose étant égale et conséquente vis-à-vis de l’intention du commissaire, « la décision échoit en dernière instance au regardeur à l’occasion de la réception »… Car si l’exposition est bien le produit d’un regard et de choix particuliers, ceux de Bob Nickas, ce regard et ces choix n’ont rien d’autoritaire — les rapprochements provoqués, les rencontres suscitées, reposent sur une grande confiance accordée au jeu de la libre association, de la part du commissaire comme de la part du public. « Je suspecte depuis longtemps », explique Nickas, « qu’il est possible de conserver une certaine paternité sans prétendre à l’autorité finale ». Il y a assurément quelque chose d’indigne dans le fait de parler pour les autres — et c’est bien ce qui arrive, en règle générale, dans toute exposition « thématique », où le « thème » ou « concept » présidant au rassemblement des Å“uvres est toujours censé dire la vérité de celles-ci, chaque artiste et chaque Å“uvre exposé(e) l’étant aux fins d’une démonstration qui leur est imposée. Ce faisant, le musée s’approprie la signification des Å“uvres qu’il expose. Prendre un parti pris a priori très arbitraire, comme c’est le cas dans « W », est une manière de ne pas tomber dans ces écueils, et de laisser à l’œuvre une signification ouverte — une manière, autrement dit, de laisser ce qui est exposé « susciter des questions sans réponses », reposant sur la conviction que la poésie doit être faite par tous.

(Texte publié avec l’aimable autorisation du musée des beaux-arts de Dole)

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