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Voyages et autres investigations

07 Mar - 18 Avr 2009
Vernissage le 07 Mar 2009

Le travail d’Olga Boldyreff dessine une géographie imprégnée par des influences slaves orientales et occidentales. Ses oeuvres parlent d’errance, de solitude, du temps qui passe, de la fragilité des êtres et de la partie mystérieuse de la vie qui appartient au sacré.

Communiqué de presse
Olga Boldyreff
Voyages et autres investigations

Après le Musée des beaux-arts de Calais en 2008 et avant la chapelle de L’Oratoire-Musée des beaux-arts de Nantes en 2010, Olga Boldyreff s’arrête à la galerie Stanislas Bourgain, du 7 mars au 18 avril 2009 pour présenter le deuxième volet de son projet « Voyages et autres investigations ». Olga Boldyreff présente des oeuvres inédites qui mettent l’accent sur le rapport spécifique qu’elle entretient avec le dessin, la poésie et la sculpture.

Née en France en 1957, de parents russes exilés, formée au contact de l’art russe et des artistes du post-minimalisme, de l’Antiform et de l’Arte povera, Olga Boldyreff occupe une place à part sur la scène artistique depuis les années 1980. Son oeuvre dessine une géographie imprégnée par des influences slaves orientales et occidentales. Dans ce mélange des genres, cette fusion des styles, elle propose un renouvellement du dessin et de la sculpture. Comme l’ont fait avant elle les artistes de l’Avant-garde russe, Malévitch, Larionov, Gontcharova, elle tente de concilier les sources de l’art populaire russe aux propositions formelles actuelles. Son oeuvre parle d’errances, de solitude, du temps qui passe, de la fragilité des êtres et de la partie mystérieuse de la vie qui appartient au sacré.

Exposition en trois volets :
7 mars – 19 mars : « Les dessins de feu », vernissage le 7 mars
Entre l’univers absolu et mystique de Malévitch et les questions d’Yves Klein oscillant entre matériel et immatériel, Olga Boldyreff trouve un passage vers l’autre monde en choisissant de dessiner avec un outil – le pyrograveur –  et une matière – le feu –  non conventionnels. A travers le feu, matière vivante et imprévisible, les lieux traversés par l’artiste apparaissent non plus comme des paysages urbains mais comme des paysages de l’âme.

Les dessins de feu évoquent un monde inachevé, un monde fait de surgissements, d’apparitions, d’espérances jamais réalisées. Les dessins de feu se situent dans la tradition de la perspective linéaire. Leur aspect classique est transmué par l’utilisation du feu qui manifeste la présence du sacré. Ces dessins assument une double fidélité à la réalité et à l’idéal. Ils conjuguent la précision de la ligne et le hasard du feu.

21 mars – 2 avril : « Les poésies peintes », lectures de poèmes par l’artiste le 21 mars
En se référant tout à la fois à l’icône et à l’Art conceptuel, Olga Boldyreff perturbe une nouvelle fois l’histoire de l’art en situant Les poésies peintes entre la dimension sensuelle de la matière et la dimension du concept. Les poésies peintes sont un exemple de la bipolarité que l’artiste entretient avec ses influences slaves orientales et occidentales. Comme dans l’icône, elles prennent l’écriture comme élément pictural à part entière. Comme dans l’Art conceptuel, les mots et les citations utilisés amènent à une réflexion sur le message véhiculé. Il est intéressant de rappeler qu’en russe, le verbe « писать » (pissat) est indifféremment utilisé dans le sens d’écrire une lettre ou de peindre un tableau.

Olga Boldyreff a choisi d’exposer un ensemble de poésies peintes dont les mots et citations sont extraits de poèmes des poètes russes Anna Akhmatova (1889-1966) et Ossip Mandelstam (1891-1938). Proche de la prose, la poésie d’Akhmatova est une poésie de la solitude, de la douleur, du temps qui passe. Avec un immense dépouillement, elle touche à l’essentiel et nous fait intensément ressentir la part mystérieuse de l’être humain. Ossip Mandelstam a exploré toutes les possibilités de la langue russe. Dans son oeuvre, le mot occupe une place centrale. Il a su être novateur en partant d’une forme classique.

4 avril – 18 avril : « Le manteau de Gogol », lecture d’extrait de nouvelles de Gogol par l’artiste le 4 avril

Entre matériel et immatériel, visible et invisible, lourd et léger, incarné et sublimé, la sculpture Le manteau de Gogol a un pied dans le monde du réel, reconnaissable par tous et un autre pied dans le monde de l’irrationnel. Gogol est le poète de la banalité extraordinaire. Il achève sa nouvelle, Le Manteau en 1841. Avec le personnage d’Akaki Akakévitch, ce sont les divers étages de notre conscience qui se succèdent. Dostoïevski n’a-t-il pas déclaré « Nous sortons tous du manteau de Gogol ».
 
Cette sculpture rend hommage à toute la littérature russe friande du merveilleux. Il s’agit d’une sculpture molle en fil. La matière fil est utilisée pour sa souplesse et sa flexibilité. Le manteau de Gogol puise la puissance de son expressivité dans les formes archaïques issues de l’art populaire et dans la valorisation de la matière défendue par le courant de l’Antiform.

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