Anne Teresa de Keersmaeker
Vortex Temporum
Depuis le minimalisme de ses premiers pas, avec Fase et Rosas danst Rosas, Anne Teresa de Keersmaeker a su, ostinato, élaborer un vocabulaire dansant dont elle n’a cessé d’éprouver et de développer la syntaxe, en résonance avec des écritures musicales minutieusement choisies.
Ne s’interdisant a priori aucun genre, aucune époque. En atendant et Cesena nous avaient laissés tout imprégnés des suavités de l’Ars subtilior du XIVe siècle. Malgré la consonance latine du titre de sa prochaine création, Vortex Temporum nous reconduit à la toute fin du XXe siècle. Composée en 1996 pour un sextuor instrumental comprenant flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle et piano, cette oeuvre du compositeur français Gérard Grisey, dont le nom reste attaché à la notion de «musique spectrale », déploie toute une « polyphonie de vitesses » que la chorégraphe de rosas traduit par une « danse de tempos ». Avec les musiciens de l’ensemble ictus, s’organise un tressage commun du « tourbillon des temps »: la longue mutation de la matière, le temps mesuré de l’expression, le court-circuit de l’extase.
critique
Vortex Temporum