— Auteurs : sous la direction d’Éric Corne : Anne Tronche, Patricia Falguières, Cécile Bourne, Marie-France Vo, Erik Verhagen, Hans Theys, Michel Bulteau, Tristan Trémeau, Jean-Pierre Bordaz, Jan Florizoone
— Éditeurs : La Lettre volée, Bruxelles / Le Plateau, Paris
— Année : 2003
— Format : 21 x 30 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 64
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-87317-217-7
— Prix : 17 €
Lire l’article sur l’exposition « Voir en peinture » au Plateau (18 sept.-26 nov. 2003)
De la peinture à la peinture
par Éric Corne (extrait, p. 8)
« Voir en Peinture » réunit Adam Adach, Isabelle Arthuis, Cécile Bart, Marc Desgrandchamps, Ann Veronica Janssens, Alix le Méléder, Guillaume Millet, Miquel Mont, Xavier Noiret-Thomé, Ida Tursic et Wilfried Mille, Walter Swennen, artistes qui, à travers des approches différentes, des gestes singuliers et un « réalisme » qui leur est propre dans l’emploi des matériaux, interrogent et travaillent la peinture. Ils en font l’expérience et se saisissent de son temps, celui de la mise en œuvre, mais aussi celui qu’elle abolit. La peinture n’a pas de chronologie linéaire, dans ce qu’elle montre, interprète dans le présent de sa réalisation, résiste l’intemporel du visible. C’est un fait non objectif, un petit pan de mur jaune [Marcel Proust, À la recherche du temps perdu : La Prisonnière, t. 6, Paris : Gallimard, 1954, p. 199], où à travers l’objet représenté, se cache le réel de l’image avec son espace, ses surfaces tactiles et sa lumière.
Il nous a semblé important d’associer à cette exposition les œuvres de cinq artistes, nés au début du vingtième siècle : Martin Barré, Tal Coat, Philip Guston, Eugène Leroy, Aurélie Nemours. Avec leur obstinée rigueur, ces artistes ont parcouru des champs singuliers de la peinture, lui offrant des constants devenirs. Leurs œuvres ponctuent l’exposition et induisent, contre toute chronologie, d’autres rapprochements. La peinture n’est contemporaine qu’à son temps de réception, elle s’affranchit de toute progression et évolution, elle se reprend avec les mêmes données et nécessités, celles de forcer l’in-imitation et l’ill-imitation du visible et de ses apparences.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions La Lettre volée)