Le chorégraphe israélien Yuval Pick, actuel directeur du Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape, a l’habitude de faire danser ses interprètes sur de grandes Å“uvres musicales. Après PlayBach en 2010, il se fonde à nouveau sur un morceau de Jean-Sébastien Bach pour créer Vocabulary of Need.
Vocabulary of Need : sonder l’Humain entre danse et musique
Les huit danseurs se meuvent au son de la Partita en ré mineur BWW 1004 de Jean-Sébastien Bach. Ils sont pieds nus, vêtus d’un haut beige et d’un short noir. La simplicité et la neutralité de la tenue soulignent le caractère universel et atemporel du propos. La chorégraphie matérialise la musique dans l’espace, elle l’éclaire, voire la recompose. Yuval Pick interroge tout particulièrement les relations qu’entretiennent la musique et mouvement, et ce qu’elles peuvent révéler de l’humain. Vocabulary of Need se fait ainsi introspection de l’humanité. La chorégraphie sonde les profondeurs des Hommes, y compris leur quête du divin. « Le désir d’atteindre quelque chose de plus grand, se cristallisera dans cette étreinte fugace entre danse et musique », écrit-il.
Vocabulary of Need : l’expression chorégraphique du manque
Le spectacle crée un vocabulaire gestuel du besoin, comme l’indique son titre. Les corps des danseurs sortent de leur axe pour former des figures asymétriques en constant mouvement. Elles suscitent chez le spectateur l’impression d’un déséquilibre. Comme si quelque chose manquait. L’instabilité physique vient traduire une instabilité métaphysique. La quête de sens guide ainsi la trajectoire des danseurs. Dans l’espoir de combler le manque et de pallier sa propre insuffisance, l’interprète imbrique les mouvements de son corps dans ceux d’un autre, ou bien il les harmonise avec ceux du groupe. Vocabulary of Need mène ainsi une réflexion riche et subtile sur l’individu face à lui-même, à la société et à sa place dans l’univers.
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