L’exposition « Vladimír Skoda » à la galerie AL/MA, à Montpellier, revient sur la carrière du sculpteur, guidée par une réflexion sur la matière, sa masse, les formes qu’elle prend et ses relations avec l’espace extérieur.
La démarche de Vladimír Skoda porte une dimension cosmogonique
L’exposition rassemble des sculptures, des dessins et des gravures réalisées par Vladimír Skoda de 1978 à aujourd’hui. On redécouvre ainsi des œuvres qui marquent l’apparition dans la pratique du sculpteur de formes géométriques simples. A la suite des premiers travaux qu’il réalise à la forge manuelle à partir de 1975, ces pièces lui permettent d’appliquer ce que lui dicte le matériau. Apparaissent ainsi le carré et le cube, lui même suivi de la sphère qui deviendra une figure centrale de l’œuvre de Vladimír Skoda.
La sphère porte chez Vladimír Skoda une référence au globe terrestre et au cosmos, et confère à l’ensemble de sa démarche une dimension cosmogonique. La relation entre le carré et la sphère est centrale dans sa réflexion : le premier représente l’artefact et l’humain tandis que la seconde représente l’univers, la nature puisque, note-t-il, « le mouvement même de la matière, de l’énergie et de la gravité tend à infléchir l’univers vers le sphérique. »
La sphère, figure centrale des sculptures de Vladimír Skoda
La sphère est pour Vladimír Skoda à la fois la base et le sujet de son exploration, un motif programmatique. Une sculpture Sans titre créée en 1986, sphère en acier forgé portant encore les marques du martelage, des creux et des fissures, s’inscrit dans une confrontation à la matière brute, à sa puissance et à sa résistance. Les sculptures Horizon des évènements III, de 2006, et Icosaèdre, de 2009, dont la surface se partage entre zones en acier inox poli miroir et zones en acier grenaillé, s’inscrit dans une exploration entamée en 1991 avec une sphère à la surface réfléchissante.
La surface de la sphère ne marque plus uniquement les limites de la sphère et de son énergie intérieure mais se fait le réceptacle de l’image de l’environnement extérieur, qu’elle renvoie sous ses innombrables apparences. La sculpture Miroir du temps, réalisée en 1999, en acier inoxydable poli et mu par un moteur électrique, fait partie d’une série de miroirs vibrants et tournants. Ici, le miroir devenu virtuel, se métamorphose sans cesse et se nourrit du reflet du corps du spectateur.