Communiqué de presse
Raoul Marek
Vivre ou mourir
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L’installation Vivre ou mourir se compose de trois projections vidéo inédites qui mettent volontairement l’espace entre parenthèses pour créer un lieu à la lisière de la fiction et de la réalité.
Deux projections montrent une course de chien. Leur mouvement organique, fluide, est accompagné d’un son abstrait et humain, des petits cris rythment l’image.
Au fond du lieu, la troisième projection présente un autre animal: un oiseau qui va et vient dans un cercle rouge, il entre de temps en temps dans le cercle pour se nourrir.
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Les trois projections sont interrompues simultanément par de simples écrans de couleur. Entrer dans l’espace de l’exposition à ce moment précis pourrait ramener l’installation à une exposition de peinture abstraite. D’ailleurs, pour renforcer l’ambiguïté de ces moments, les projections sont entourées d’un cadre classique de type muséal. Mais soudain, ce calme est rompu et le mouvement recommence…
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Dans le lieu, il y a aussi une structure provisoire bricolée avec des bouts de ficelle et des matériaux de récupération. Cette cabane de foire, pauvre résidu d’une hypothétique splendeur passée, est encore habillée ici et là de sacs portant le blason de marques prestigieuses (Dior, Hermes…), symboles de rêves matérialistes, incarnant le profil du gagnant, celui qui a tout compris dans la vie. La cabane est aussi le guichet pour prendre les paris, on y achète la possibilité de faire partie des gagnants.
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Le soir du vernissage, animée par le public, l’installation prend vie: les paris sont ouverts sur les courses de chiens. Cinq tables rondes permettent de s’asseoir, boire un verre, participer au grand jeu du gagnant/perdant. On peut parier sur cinq couleurs: rouge, jaune, blanc, noir et bleu. Après avoir payé sa mise au guichet, la course commence… La couleur gagnante reçoit un prix.
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Raoul Marek propose ici un dispositif anti-métaphorique et provocant: gagner ou perdre serait devenu une situation sociale aussi intense que celle de vivre ou mourir. Des lieux fictifs et des images vidéo suffisent à créer l’illusion d’une émotion partagée, et à nous rappeler l’ancestrale relation que l’art entretien avec le jeu.