Présentation
Agnès Graceffa, Béatrice Joyeux-Prunel
Vivre de son art. Histoire du statut de l’artiste, XVe-XXIe siècles
— Un projet original initié par l’association SMartFr
L’ouvrage Vivre de son art propose ainsi une nouvelle approche, chronologiquement plus large et définitivement interdisciplinaire. Débutant à la fin du Moyen-Âge, elle ne s’attache pas à une seule pratique artistique mais envisage l’ensemble des arts et de ses praticiens: comédiens, musiciens, écrivains, chorégraphes, photographes, scénaristes… Cette ouverture permet de comprendre la complexité et la fragilité des statuts juridiques et sociaux des artistes dans la société française d’hier, d’appréhender le pourquoi des changements successifs, et d’envisager les mutations à venir. Ce qui pourrait sembler anachronique (car peut-on véritablement parler d’artiste au XVe, XVIe siècle, alors que le terme même n’est pas encore bien défini?) permet en fait de dévoiler une véritable logique historique: le fait que la naissance et l’évolution de la condition d’artiste soit directement liée aux évolutions technologiques successives (imprimerie, photographie, enregistrement, cinéma, vidéo, internet).
La difficulté à «vivre de son art», c’est finalement de réussir à négocier un statut (indépendant ou salarié) garantissant une rémunération convenable et à protéger le produit de sa création (droits d’auteur). Qu’ils exercent leur art seul ou en association, les artistes se sont efforcés, depuis la fin du Moyen-Âge, de trouver des formes performantes pour garantir la protection de leur travail.
Vivre de son art propose un parcours à travers celles-ci, qu’elles se nomment corporation, académie, association ou syndicat. Leur évolution correspond chaque fois à une redéfinition de la place de l’artiste dans la société de son temps. Loin d’être antagonistes, les statuts d’indépendants et de salariés ont, le plus souvent, été utilisés de manière concomitante et complémentaire. La pluriactivité, la pluri-compétence, la mobilité géographique et sociale, apparaissent également comme des traits caractéristiques de la condition d’artistes.
Cette étude de cas dévoile enfin en pleine lumière la présence des artistes-femmes, souvent masquée par l’histoire. Dans le contexte actuel de la refonte de la loi Hadopi et du statut des intermittents du spectacle, un retour sur cette histoire longue est finalement plein d’enseignement: elle montre la capacité, toujours renouvelée, des artistes, à s’adapter aux nouvelles contraintes sociales et technologiques, et à inventer l’avenir.
— Ouvrage sous la direction d’Agnès Graceffa, historienne spécialiste d’historiographie contemporaine et d’histoire culturelle, chargée de cours à l’Université de Lille 3 et membre du Lamop (Paris I). Elle en signe également l’introduction.
— Une préface de Béatrice Joyeux-Prunel, normalienne, agrégée et docteure en histoire contemporaine, elle est maîtresse de conférence à l’École normale supérieure de Paris et travaille sur l’histoire des avant-gardes.
— Dix-huit contributions de spécialistes reconnus en histoire, histoire de l’art, sociologues, musicologues, spécialistes de littérature ou d’art du spectacle.
— Une conclusion prospective par un juriste, Jérôme Giusti, avocat spécialisé dans les questions de droit d’auteur et de protection des artistes.
— Des illustrations, une chronologie générale et une bibliographie: outils utiles pour le public professionnel, mais aussi pour les étudiants en art et les chercheurs.
— Qu’est ce que SMartFr?
SMartFr est une association au service des artistes. SMartFr vise à valoriser leurs compétences, notamment à travers la réalisation d’études sur la dimension socioéconomique des métiers de la création et en soutenant l’émergence de projets favorisant la mutualisation et la transversalité au sein de la filière culturelle et artistique.