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Virginie Barré

Les Collections de Saint-Cyprien accueillent une exposition de Virginie Barré. A cette occasion, les éditions Lœvenbruck publient une monographie succincte de l’artiste adepte de l’«appropriationnisme».

Information

Présentation
Sébastien Planas, Lili Reynaud-Dewar
Virginie Barré

Introduction de Sébastien Planas, directeur des Collections de Saint-Cyprien
« L’exposition «Slumberland» de Virginie Barré aux Collections de Saint-Cyprien, montée en forme de clin d’œil à Little Nemo, personnage de la cultissime bande dessinée de Winsor McCay (1871-1934), explore le champ du rêve.
Après avoir franchi une petite porte nous faisant baisser la tête, le parcours commence par un mannequin, assoupi, duquel semblent s’échapper peu à peu les songes qui composent l’exposition. Mais il faudrait n’avoir jamais été enfant pour croire que seule la féerie habite la nuit. Au contraire, c’est un univers parfois bizarre ou menaçant qui se construit. Comme dans la bande dessinée, les personnages se jouent de sales coups. La logique de la nuit n’est pas prévisible et des monstres peuvent surgir au détour du chemin le plus merveilleux. Car le rêve est comme un intermédiaire entre la réalité et l’illusion. Virginie Barré utilise ses techniques de prédilection (dessins, tirages lambda, mannequins et installations) pour qu’à chaque pas le visiteur redevienne enfant.
Les personnages sont silencieux et l’on ne sait pas exactement à quoi s’attendre : sont-ils amis ou ennemis ? Tel ce spectaculaire vieil Indien accroupi qui, plongé dans la pénombre, semble en appeler à des forces mystiques. Prendre une exposition comme un rêve permet également à Virginie Barré de nous contraindre à accepter une nouvelle réalité, doublant celle que l’on laisse derrière soi. Ici, la temporalité du parcours est proche de celle du songe, nous invitant à des passages plus lents que d’autres, à des lectures multiples et à des choix de retour vers ce qui interroge ou dérange. Car nous sommes comme condamnés à dormir tous les jours ou presque, comme condamnés à ne pas contrôler nos pensées pendant de très longs moments qui nous dépassent.
L’exposition de Virginie Barré nous plonge donc de l’autre côté du miroir, ou, pour être plus exact, elle nous entraîne dans les espaces incroyables explorés par le petit Nemo dès qu’il ferme les yeux et ce jusqu’à ce qu’il tombe de son lit (effrayé la plupart du temps). La beauté et la douceur des œuvres de Virginie Barré se mêlent aux monstres les plus déroutants. Ces aspects déjà présents depuis 2001 dans le travail ce l’artiste se combinent ici pour former un décor saupoudré d’onirisme à la manière des lanternes magiques qui projetaient sur les murs de merveilleuses images du XVIIe siècle. »

Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition «Slumberland» de Virginie Barré, présentée aux Collections de Saint-Cyprien du 24 février au 22 avril 2007.

Sébastien Planas est directeur des Collections de Saint-Cyprien.
Lili Reynaud-Dewar est critique d’art et sculpteur.

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