ART | CRITIQUE

Vips. L’Insolite

PAurélie Romanacce
@20 Juin 2008

L’exposition «Vips. L’Insolite» à la galerie Albert Benamou présente des œuvres insolites utilisant des mediums variés. La vidéo, la peinture, la sculpture, etc., servent de support d’expression à des sensibilités très différentes, sur le monde et ses étrangetés.

L’exposition «Vips. L’Insolite» présente des œuvres empreintes de fantastique et de science-fiction. Les corps sont difformes et inquiétants comme le résultat d’étranges mutations.

Les sculptures en cuir aux couleurs pop de Nadine Blandiche font songer à des organes ou à des membres de corps humains disséminés dans l’espace. Posés sur des socles, ils sont comme des fétiches témoignant paradoxalement d’un futur angoissant.

Les œuvres de Tetsumi Kudo font écho, dans les corps, à l’horreur d’Hiroshima. Derrière un aquarium factice, un visage en décomposition se dresse et nous regarde tristement. L’humain chosifié fait corps avec l’objet.

La question du sujet dans une société chinoise en pleine mutation traverse les sculptures et photographies des Gao Brothers dans lesquelles des femmes nues sont isolées au sommet de tours de papier ou sous la forme de statues rouges protubérantes et grimaçantes.

«VIPS, l’insolite» traduit les difficultés à se situer dans une société mondialisée, face aux bouleversements technologiques et aux transformations profondes humaines qu’elles produisent

Richard Stipl et le duo Catherine Irkam & Louis Fléri interrogent, chacun à leur manière, les identités à travers un travail hyperréaliste sur les expressions du visage.
Pour Breathe, You Fucker, Richard Stipl a fixé au mur trois têtes d’hommes en résine munis de tatouages, chacune exprimant les mouvements de la respiration. Réducteur de tête de l’homme moderne, Richard Stipl expose ses trophées de chasse dans une humanité figée.
Catherine Irkam & Louis Fléri utilisent au contraire les technologies numériques et les performances de la haute définition pour obtenir des vidéos de visage de synthèse. Leur installation présentée dans la galerie  interagit avec le spectateur dont elle prouduit un double virtuel inquiétant de perfection.

Avec la technique du numérique, Emile Morel réalise, lui, des dessins sur caissons lumineux dans lesquels il met en scène dans des paysages aux couleurs psychédéliques des personnages mythiques et fantastiques.

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