Meg Stuart
Violet
Nourrie du travail de Carsten Höller, auteur notamment d’une installation sur les champignons hallucinogènes, mais aussi de lectures sur le chamanisme ou encore sur l’alchimie et ses symboles, Meg Stuart appréhende cette pièce comme un parcours mental, un trip, une hallucination.
Accompagnés par la musique live de Brendan Dougherty dont les vibrations traversent les corps comme dans un concert de rock, ses danseurs y font l’expérience d’un voyage intense, physique et sans issue.
«Peler, muer, se défaire de ses possessions, voilà des préparations pour une nouvelle vie», écrit Meg Stuart alors qu’elle répète encore Violet, sa nouvelle création. «Des questions sont posées, à propos de l’adaptation, de régénération et du destin. Elles se posent dans un atelier, un lieu de travail, une hutte de sudation, sans prendre d’emblée conscience du résultat». Violet est une énigme, une pièce sans trame narrative, dont le titre évoque une fleur, une couleur, un prénom. Les cinq danseurs ne quittent jamais la scène et sont immergés dans un paysage mental.
«L’art est une sorte d’alchimie, on combine des éléments, c’est un processus au cours duquel on peut se transformer».
Pas de mots, seulement un travail subtil de la voix couverte par le son de la batterie et une musique électronique live.
Contrairement à Do Animals Cry (2009) qui parlait des rôles au sein de la famille, Violet ne s’appuie pas sur des personnages mais sur des personnalités, cinq voix individuelles fortes qui plongent dans les profondeurs de leur conscience.
critique
Violet