Vidéoformes 2013. Terres arbitraires
Nicolas Clauss
Les 28 écrans synchronisés composent un amphithéâtre des banlieues, où apparaissent aléatoirement les noms des 1200 quartiers des 751 Zones Urbaines Sensibles inventoriés par l’Etat français: les Pyramides, les Epinettes, les Trois Ponts, le Mirail, l’Estaque…
Ces corps mis en scène, qui s’adressent directement à la caméra et donc au spectateur, jouent du stéréotype socialement construit du «jeune de banlieue» et témoignent surtout de la vérité de chacun, dans la beauté de sa jeunesse, de ses doutes et de son désir de vie.
Ces vidéos, muettes, sont présentées avec une création sonore composée à partir de 200 fragments qui reconstituent le bruit médiatique autour des cités: publicité des années 50 pour les grands ensembles, extraits de journaux télévisés, discours politiques, analyse de sociologues, tensions, paradoxes, mythologies contemporaines et silences suspendus…
Cette installation est un work in progress, qui se poursuivra à Mulhouse, sur des axes Nord/Sud, Est/Ouest sillonnés par Nicolas Clauss, peintre venu aux tableaux interactifs et nourrissant sa recherche plastique d’interrogations de plus en plus politiques.
Nicolas Clauss est «un peintre aux pinceaux électroniques, qui élabore une œuvre intimiste, subtile, exigeante, via des modules interactifs qu’il distille sur flyingpuppet.com ou d’autres projets de collaboration» écrit Libération.
Il pose les pinceaux en 2000 pour utiliser principalement les outils des nouveaux médias, avec ses tableaux visuels et sonores d’un nouveau genre et ses installations génératives et interactives.
Son univers plastique est fait de superpositions de textures et de timbres, il y mêle peinture, photographie, vidéo, parole, son et algorithmes. Il s’empare de la matière, la travaille, la triture, la transforme, la détruit et la recompose, repoussant les limites de la peinture. Ses œuvres, pour lesquelles il a reçu plus d’une dizaine de prix, sont présentées et exposées internationalement.