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Vidéo Art # 1

Communiqué de presse
Pascal Grandmaison
Vidéo Art # 1

Pour sa première édition Vidéo Art, Eponyme présente 5 films de l’artiste montréalais Pascal Grandmaison. Il s’est fait connaître par les thèmes contemplatifs de ses photographies grand format. Il travaille également le film et la vidéo. Saisissant une forme de complexité psychologique au travers d’une vision minimaliste et détachée, Pascal Grandmaison aborde des sujets allant du portrait pensif à de profondes méditations sur l’héritage de l’architecture moderniste.

Tourné au 33e étage de l’une des six tours de bureaux qui forment le Toronto-Dominion Centre, un complexe conçu par l’architecte Mies Van Der Rohe au centre-ville de Toronto, Je te vois à l’envers saisit un moment singulier – bien que souvent répété – de l’histoire de l’immeuble, à mi-chemin entre la démolition et la réfection de ses installations intérieures. Cet instant d’immobilité dans le va-et-vient de l’activité qui animerait habituellement l’étage permet à l’artiste d’inventorier l’espace et les traces des modifications passées et présentes à sa vaste aire ouverte.
Minimale, la structure narrative du film se déroule, puis se replie sur elle-même, reflet de cet état de suspension entre démolition et reconstruction qui laisse l’étage en attente. Rappel de cette symétrie temporelle, la bande sonore est composée de bruits de construction enregistrés hors chantier et joués à rebours comme pour reproduire les sonorités de la démolition. Ce mode anti-documentaire est renforcé par l’unique personnage du film, une jeune femme impassible dont le rôle semble être de diriger la caméra vers les fenêtres où les murs de verre escarpés des gratte-ciels voisins occupent tout le paysage.
Je te vois à l’envers est le deuxième film de l’artiste sur l’architecture moderniste, après Double brouillard en 2007. Les idéaux d’ordre et de transparence qu’incarne le Toronto-Dominion Centre, monument repère de Mies Van Der Rohe, ainsi que les vastes concentrations de capital symbolisées par le gratte-ciel, sont les éléments clés de la logique de la société moderne en Occident. En dévoilant dans son film le contraste entre le chaos intérieur et la perfection extérieure de l’immeuble, Grandmaison explore l’énergie régénératrice cachée qui alimente le système capitaliste.

Le film Double brouillard montre une certaine facette de la volatilité du capital monétaire et de ces strates de réalité. Deux personnages identiques font des allers-retours entre la porte et le coffre-fort d’une banque abandonnée. Mimant la structure du palindrome, la temporalité du film, le lieu et même le personnage joue un grand jeu mécanique en procédant par dédoublement partant d’un centre: le grand hall de l’édifice. Il y a dans le film Double brouillard, en même temps un vide créé par l’abandon ou le recyclage des structures architecturales venant de la modernité et par l’abstraction de la nouvelle économie menée par la dématérialisation des activités monétaires.

Prenant l’aspect d’une fiction aux accents de suspense, Mon ombre met en scène un personnage masculin confronté à sa propre image en mouvement, transmise sur l’écran de la petite caméra numérique dont il est muni. Sur un rythme lent, quasi méditatif, l’oeuvre met en relief la part de dépossession et la mise à distance inhérentes à toute forme de représentation, en particulier lorsqu’il s’agit d’une image de soi.

Diamant s’articule autour du mouvement de vrille d’un faux diamant. Diverses séquences viennent ponctuer ses allers et retours: gros plan d’une main féminine effleurant un mur; travelling le long de la tranche d’une plaque de verre; image de la tête d’une femme filmée de dos et à contre-jour, etc. Malgré sa forme éclatée, l’oeuvre se développe sur le ton de l’introspection. L’approche adoptée (vision rapprochée, attention portée à des micro-phénomènes, recours au verre et à son potentiel « réflexif ») suggère un état méditatif, une situation de quête.

Dans l’installation Air, un film est projeté sur un socle écran placé dans un espace restreint. Le mouvement respiratoire d’un corps allongé, filmé de très près, modifie la luminosité du lieu en faisant apparaître et disparaître, alternativement, le fond de l’image. Le blanc joue ici un rôle prépondérant: bien qu’il soit partie intégrante de la représentation, qu’il contribue à l’articuler, il se manifeste aussi en tant que pure présence, «lieu» imprécis et néanmoins bien sensible.

De 18h à 20h
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