Communiqué de presse
Lilian Bourgeat
Vertigo
La galerie du Dourven présente Le Dîner de Gulliver. Table, chaises de jardin, vaisselle et couverts sont les modèles de la sculpture; ces modèles sont agrandis à l’échelle 2,5. Cette installation s’accompagne d’organisation de repas.
Découper les ingrédients, faire parvenir les morceaux à la bouche, boire dans les verres à pied devient fastidieux; tout cela en se tenant assis sur une chaise beaucoup trop grande, le nez au niveau d’une table démesurée.
L’organisation de ces repas a ainsi le rôle d’activateur de l’installation. (Tout comme dans Mary Poppins, les blagues permettent de transformer le moment du thé en expérience de lévitation).
À l’entrée de l’exposition et pour introduire cet esprit domestique lié à l’architecture du lieu. Le visiteur est accueilli par Invendus-Botte, 2006, une sculpture prenant comme modèle une paire de bottes en caoutchouc agrandie dix fois. Mais ces bottes, même en imagination sont impossibles à enfiler car elles correspondent à deux pieds gauches.
Ici, Lilian Bourgeat joue à contrarier le scénario fantaisiste de notre imaginaire. Tout en glissant vers l’expression se lever du pied gauche, il nous rappelle ces moments de frustration où notre corps ne peut s’adapter à la forme.
La sculpture de Lilian Bourgeat applique au readymade les principes de représentation et d’utilisation: en effet il ne s’agit pas d’objets présentés en tant que sculpture mais d’objets représentés en trompe l’oeil quoique agrandis et donnés à manipuler comme des objets réels.
L’histoire de la sculpture est ainsi convoquée: la nature morte comme catégorie de la représentation, la mimésis, les matériaux de la sculpture et l’imaginaire qu’ils impliquent, le readymade, l’impact du lieu d’exposition sur la lecture de la sculpture, la sculpture et sa gestuelle.